Les professionnels des abattoirs de Casablanca ont décidé de poursuivre leur grève. Ils accusent la société gestionnaire espagnole de «non-respect du cahier de charges». Cette dernière dément. Les promesses formulées par les autorités locales de Casablanca ne semblent pas apaiser le climat de tension qui règne entre la société gestionnaire des abattoirs de Casablanca et les professionnels du secteur. Ces derniers ont décidé à l'issue d'une réunion, tenue mardi 2 mai avec le wali du Grand Casablanca, Mohammed Kebbaj, et le maire Mohammed Sajid, de poursuivre leur grève jusqu'à satisfaction de leur dossier revendicatif. «Certains points de notre dossier revendicatif ont été à l'ordre du jour, mais nos principales revendications sont toujours sans réponses», déclare Jamal Farhan, représentant des transporteurs de viande. L'un des points saillants de la réunion, à laquelle ont pris part notamment les représentants de l'Association des transporteurs des viandes de la wilaya de Casablanca, de la Coopérative de transport des viandes et de l'Union générale des entreprises et des professions, concerne l'abattage clandestin. Les autorités locales ont promis aux professionnels du secteur de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour résoudre, une fois pour toute, ce problème. Pour cela, il a été annoncé la mise en place de quatre brigades mixtes de lutte contre l'abattage clandestin dans la wilaya de Casablanca. Ces commissions seront mobilisées dans les régions les plus touchées par ce phénomène notamment à Hay Hassani et à Derb Ghallef. Par ailleurs, les problèmes soulevés par les professionnels du secteur relatifs à la gestion des abattoirs sont toujours sans réponses. Les chevillards, les marchands d'abats et les transporteurs de viande accusent la société gestionnaire espagnole de défaillances au niveau de l'hygiène, des installations techniques ainsi que de non-respect du cahier des charges. «Depuis que la société espagnole a pris main la gestion des abattoirs, nous vivons un véritable calvaire. On dénonce une mauvaise gestion de ce service. Les conditions d'hygiène laissent à désirer. Le nombre des employés est de 160 personnes contre 320 employés, prévu dans le cahier des charges. L'opérateur impose une taxe dite bovine de 0,17 DH alors qu'elle ne figure pas dans le cahier des charges et n'a donc aucune assise juridique», affirme M. Farhan. De son côté, l'actuel gestionnaire des abattoirs, le groupe espagnol de viande Gypisa Bejar (GVGB), nie catégoriquement toutes les accusations des professionnels. Concernant le non-respect du cahier des charges, son directeur administratif et financier, Saâd Berrouho, rétorque que «ces accusations sont infondées». «Pour preuve, ajoute-t-il, les conclusions des rapports des commissions de contrôle dépêchées par le conseil de la ville de Casablanca étaient satisfaisantes. Les conditions d'hygiène sont convenables. Le service vétérinaire veille quotidiennement sur le contrôle de l'hygiène. Nos installations sont en bon état de marche». S'agissant du personnel travaillant dans les abattoirs, M. Berrouho affirme que «leur nombre est de 320 employés comme le stipule le cahier de charge». En tout cas, les professionnels refusent que le contrat de gestion déléguée de GVGB, qui expire le 18 mai, soit prorogé. «Il est vrai que les autorités locales nous ont donné un accord de principe pour participer à l'élaboration du nouveau cahier des charges afin de prévenir les problèmes, mais, il faut mettre à exécution ces promesses», s'inquiète le représentant des transporteurs de viandes de Casablanca. Les professionnels ne sont pas confiants et s'inquiètent. Entre temps, un appel d'offres international est lancé depuis le mois d'avril dernier pour l'exploitation et la gestion déléguée des abattoirs. Deux sociétés avaient soumis leurs candidatures, l'actuel opérateur espagnol et une société turque.