Fès. Les participants au troisième congrès national du Conseil régional des pharmaciens d'officine du Nord (CRPON), tenu les 20 et 21 avril, ont insisté sur la nécessité de généraliser la régionalisation des conseils. Ce troisième congrès national du CRPON s'est tenu sous le thème « La régionalisation des conseils des pharmaciens : une nécessité pour la mise en œuvre du code du médicament et de la pharmacologie». Le président du CRPON, Mohamed Aghdaf Ghouti, a mis l'accent, dans son allocution d'ouverture, sur les différents problèmes que connaît le secteur de la santé et particulièrement la pharmacologie. Il a expliqué que ces problèmes sont «spécialement d'ordre juridique et d'autres sont relatifs à la situation des pharmaciens eux-mêmes et à la politique médicamenteuse suivie au pays». M Ghouti a rappelé que le premier congrès, tenu à Tanger, avait pour but «de changer le caractère archaïque des textes juridiques qui remontent à 1960». «Ce n'est qu'en 2006 que le code du médicament a été ratifié par le parlement et publié dans le bulletin officiel. Même si nous enregistrons certaines réserves en ce qui concerne ce code, nous affirmons qu'il a répondu à bon nombre d'attentes des pharmaciens», a toutefois reconnu Aghdaf Ghouti. Selon lui, les principes de qualité dans la fabrication et la distribution ont été consacrés par le nouveau code qui a également instauré un système unifié de distance entres les pharmacies (300 mètres) qui ont pu ainsi bénéficier du statut de société et du fonds de commerce dès l'ouverture de leurs officines. Le deuxième congrès, qui s'est déroulé, à Oujda, avait en plus de ces priorités juridiques, d'autres prérogatives d'ordre sociétal. A cet égard, il faut signaler que le conseil des pharmaciens du Nord jouit d'une bonne réputation dans le domaine humanitaire. Ainsi, ce conseil a instauré une coopération avec plusieurs institutions et établissements pour mener des campagnes de sensibilisation et offrir des médicaments et différentes prestations aux malades dans tout le Royaume. L'intervenant a également rappelé le rôle joué par le conseil au niveau international en participant à des missions humanitaires en Irak et au Liban. «Une loi qui encadre 300 pharmaciens est dépassée face à 9000 pharmaciens», a commenté M. Ghouti en parlant de la nécessité de l'actualisation du code du médicament. Il a plaidé, en outre, pour l'intégration des pharmaciens dans des domaines autres que les officines. «Les pharmaciens qui exercent (en pharmacie) constituent à eux seuls 98% de l'ensemble des pharmaciens», a-t-il noté. Ce troisième congrès a permis aux participants de préconiser la régionalisation des conseils des pharmaciens. Une régionalisation qui, selon eux, permettrait de mettre en œuvre et d'appliquer les modalités du nouveau code. Les débats ont été notamment axés sur le code du médicament, les nouvelles technologies, les gardes et l'avenir du métier du pharmacien. Les résolutions et recommandations du congrès mettent l'accent sur la nécessité d'une révision du dahir du 17 décembre 1976, la détermination du nombre des pharmaciens selon le nombre d'habitants, l'annulation de la TVA sur le médicament et la création de nouvelles filières, notamment la pharmacologie clinique et industrielle.