Selon des renseignements dont disposeraient les services secrets espagnols, Al-Qaïda pourrait perpétrer des attentats en France avant le second tour de l'élection présidentielle. L'Espagne et la France sont sur la ligne de mire de la nébuleuse terroriste Al-Qaïda. C'est ce qu'a révélé, lundi 23 avril, la radio Cadena Ser s'appuyant sur les conclusions du dernier rapport des services secrets espagnols sur les activités d'Al-Qaïda rédigé après les attentats d'Alger du 11 avril. Selon cette radio privée espagnole, proche du pouvoir socialiste, les services de renseignement craignent une attaque terroriste islamiste en Espagne, mais aussi en France, où le réseau de Ben Laden pourrait passer à l'action avant le second tour de l'élection présidentielle, prévu pour le 6 mai prochain. D'après "El Pais", les services de sécurité espagnols ont déjà averti le gouvernement de Madrid. Selon le journal, l'Espagne et la France risquaient d'être attaquées par l'aile nord-africaine d'Al Qaïda et que le groupe était actif en territoire espagnol. Le quotidien espagnol, citant lui aussi des informations récentes des services de renseignement, souligne que l'organisation terroriste «Al Qaïda au Maghreb» s'emploie à récolter des fonds en Espagne et à recruter des activistes pour les envoyer en Irak et dans des camps d'entraînement en Afrique. D'après "El Pais", l'ex-GSPC pourrait absorber d'autres groupes - en Libye et en Tunisie - que leur union rendrait plus dangereux que lorsqu'ils opèrent séparément. « Al-Qaïda au Maghreb » a connu un regain d'activité en avril, avec les attentats d'Alger. Ces attaques ont fait 33 morts et plus de 200 blessés le 11 avril. Madrid avait rejeté, mi-avril, tout alarmisme, en affirmant que trois ans après les attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid (191 morts), l'exécutif n'avait «jamais baissé la garde devant le terrorisme islamiste» et qu'il s'agissait d'«une priorité absolue». Pour sa part, la France a déjà été la cible, en janvier dernier, de menaces directes proférées par ce groupe armé algérien qui se présente comme une filiale de la nébuleuse Al-Qaïda. Dans une vidéo, diffusée sur le Net, Abdel Kader Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, actuel chef de l'ex-GSPC avait même invité les Algériens à s'en prendre aux Français et à leurs alliés. Depuis, une cinquantaine de personnes ont péri en Algérie dans des attaques de ce groupe. L'une de ces attaques visait un autocar transportant une vingtaine de ressortissants russes employés de la société Stoitransgaz, chargée de poser des canalisations de gaz dans la région d'Aïn Defla (ouest d'Alger). Un ingénieur russe a péri dans cet attentat, revendiqué par «Al-Qaïda au Maghreb». Le groupe a revendiqué de nombreux attentats en Algérie, où ses combattants ont affronté plusieurs fois les forces de sécurité. L'ancien GSCP a par ailleurs annoncé avoir renforcé ses liens avec Al-Qaïda. D'ailleurs, les attaques du 11 avril portent la marque du réseau de Ben Laden. Ces attentats, ayant secoué le centre d'Alger, ont été exécutées de façon simultanée à l'aide de voitures piégées. Une méthode souvent employée par les groupes terroristes actifs en Irak et en Afghanistan.