Pour se marier avec son amant, une femme mariée avec un ressortissant marocain en France a présenté au tribunal des documents falsifiés pour obtenir son divorce (Khôl'). Nous sommes à Casablanca. Quand Mohamed est arrivé à garer sa Mercedes immatriculée en France, pas loin de chez lui, ses voisins, surtout les jeunes de son quartier, sont venus le saluer. Ils ne l'ont pas vu depuis près d'une année. Il a passé tous ces mois en France où il réside depuis plus de quinze ans. Ce quinquagénaire pensait retourner, le plus tôt possible, définitivement à son pays natal pour faire monter un projet. Pour réaliser ce rêve, il ne pensait qu'à son travail et à amasser de l'argent, négligeant ainsi sa femme. Cette dernière, depuis son mariage, n'a cessé de lui demander de l'emmener vivre avec lui en France. Mais en vain. Il s'abstenait. Pourquoi ? Il ne lui a jamais donné une explication convaincante. Il se contentait de lui répondre qu'elle ne peut pas supporter la vie en France. Durant les vacances, il rentre au pays pour passer un mois avec elle et ses parents, puis retournait en France. Il se contentait, de temps en temps, de lui téléphoner. «Si vous permettez, je ne suis pas encore rentré chez moi», s'est-il adressé aux voisins qui l'entouraient en l'embrassant et le saluant avec les sourires aux lèvres. Mohamed frappe à la porte. C'est sa mère, une femme septuagénaire, qui lui ouvre. Il s'est jeté dans ses bras en la couvrant d'étreintes. Elle lui a beaucoup manqué. Rapidement, il se dirigeait vers la chambre à coucher de ses parents pour voir son père, malade depuis longtemps. Sa mère traînait, derrière lui, lentement ses pas. Mohamed s'est jeté sur la main de son père étendu sur le lit. Il l'a embrassée à maintes reprises. Son père le contemplait en souriant. «Où est mon épouse ?», demande-t-il. Sa mère lui a répondu qu'elle vient de sortir pour faire des courses. Quand elle s'est apprêtée à sortir de la chambre, Mohamed l'a saisie par la main pour lui demander de rester à côté de lui et lui a embrassé la tête pour la énième fois. «Va-t-elle tarder ?», a-t-il demandé à sa mère. Cette dernière a gardé le silence, puis elle a commencé à lui poser de tas de questions sur sa vie en France. Mohamed a remarqué que sa femme n'est pas rentrée bien qu'il se fait tard. «Je n'ai rien à te cacher mon fils, ta femme a disparu depuis trois mois…», lui a dit sa mère les larmes aux yeux. Où est-elle partie? Chez ses parents ? Non. Mohamed s'est rendu chez eux, il ne l'a pas trouvée. Pire encore, ils n'avaient plus de nouvelles d'elle depuis quelques mois. Étrange ! A-t-elle été kidnappée ? Non. Car, elle répondait à son mari quand il lui téléphonait sur son cellulaire. Seulement, lorsqu'il a composé dernièrement son numéro, il n'entendait qu'une seule réponse : «Le téléphone que vous appelez est éteint ou hors zone». Mohamed s'apprêtait à s'adresser à la police pour déclarer sa disparition, quand un ami lui a révélé la mauvaise nouvelle : «Ta femme vit en concubinage depuis quelques mois avec un autre homme». L'ami lui a même donné l'adresse. Ne croyant pas ses oreilles, il s'est dirigé vers l'adresse en question. Quand il a frappé à la porte, sa femme lui a ouvert. Il n'a pas cru, cette fois, ses yeux. Elle s'est précipitée à l'intérieur de la maison. Un homme est apparu aussitôt. Qui est-il ? «Je suis son mari…Qu'est-ce que tu veux ?», lui a demandé l'homme qui s'est tenu au seuil de la maison tout en le poussant violemment. Perturbé, Mohamed a gardé le silence. Il ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Son ami qui l'a accompagné, lui a demandé de recourir à la justice. Une enquête policière a été diligentée pour tirer l'affaire au clair. L'épouse de Mohamed et l'homme qui prétend être son nouveau mari ont été arrêtés. Ils ont montré aux enquêteurs les documents qui attestent que la femme a recouru au divorce Khol' pour mettre fin à sa relation conjugale avec Mohamed. Comment a-t-elle pu arriver à avoir le document établissant leur accord de consentement pour obtenir le divorce ? En recourant à la falsification des documents. Pour cela, son nouveau mari a usurpé l'identité de Mohamed tout en présentant une photocopie de la carte d'identité nationale de ce dernier où sa photo d'identité n'était pas claire, pour entamer la procédure nécessaire au divorce. Leur jeu a réussi. Mais pas pour longtemps, puisqu'ils sont actuellement derrière les barreaux.