Le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité dresse un bilan provisoire du programme de lutte contre la mendicité à Casablanca. Au total, 70 % des 101 cas traités ont bénéficié d'intégration sociale. Le programme de lutte contre la mendicité fait son chemin à Casablanca. Selon le bilan de la première phase de cette opération, lancée le 19 mars dernier dans la capitale économique, 700 mendiants ont été appréhendés par les huit unités mobiles d'assistance sociale mobilisées dont 400 personnes ont été transférées au centre social de Tit Mellil. Sur ces 400 mendiants, 299 ont été libérés, à fin mars, après s'être engagés de ne pas récidiver. Après traitement des dossiers, 70% des 101 personnes restantes ont bénéficié du programme d'intégration sociale. Le ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Abderrahim Harouchi, qui répondait à une question orale à la Chambre des conseillers sur le phénomène de la mendicité, a précisé que la réintégration familiale a concerné 50% de ces derniers. Alors que l'intégration institutionnelle, qui permet de placer la personne démunie et incapable de travailler au sein d'un établissement d'assistance sociale, en l'occurrence le centre Tit Mellil, a concerné 4% des mendiants. En outre, les 16% restants des mendiants bénéficient d'une intégration économique. Une enveloppe financière de 6,7 millions DH a été allouée à ce volet de la stratégie dont 3,5 millions DH pour Casablanca et 3,2 pour Rabat. Au total, 21 associations oeuvrant à Casablanca bénéficient d'une subvention pour aider les mendiants à faire des activités génératrices de revenus. Par ailleurs, la chasse des mendiants se poursuit. Les unités mobiles continuent à sillonner les rues et les avenues de la capitale économique pour traquer les mendiants professionnels qui exploitent les enfants handicapés et à bas âge. Le bilan de la mise en oeuvre de cette stratégie a révélé que plus de 60 % des mendiants exercent la mendicité de façon permanente, 35 % viennent de l'extérieur de la ville de Casablanca, et 34 % des femmes mendiantes sont accompagnées d'enfants. Rappelons que la stratégie de lutte contre la mendicité est mise en œuvre en collaboration entre le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, le ministère de la Justice, les services de la Sûreté nationale, l'Entraide nationale, la commune urbaine et la région du Grand Casablanca.. Elle s'appuie à la fois sur une approche sociale, qui concerne l'intégration des catégories s'adonnant à la mendicité, et sur une approche juridique à travers l'application des dispositions légales incriminant l'exercice de la mendicité, notamment pour les personnes qui l'exercent la mendicité de façon permanente. Cette stratégie se fonde également sur une approche de communication visant à sensibiliser les citoyens quant à la gravité de ce phénomène. Des spots radios sont diffusés régulièrement pour sensibiliser le grand public quant aux conséquences néfastes de ce phénomène, qui ronge la société marocaine.