Laâyoune. Le Polisario ne cesse de détourner des drames humains pour les besoins de sa propagande. Les séparatistes remettent sur le tapis l'affaire des 15 clandestins disparus le 25 décembre 2005. Après la déportation des enfants vers Cuba et l'humiliation des personnes qui s'opposent à sa politique, cette fois c'est au tour de pauvres jeunes clandestins sahraouis d'être manipulés par le Polisario. D'ailleurs cette affaire ne date pas d'hier puisqu'elle remonte à la fin de l'année 2005 après la disparition de 15 jeunes, issus des régions du Sud qui essayaient d'immigrer clandestinement en Europe. Depuis cette date, plusieurs facteurs sont intervenus, notamment l'isolement international des séparatistes et le ralliement, à la mère-patrie, de plusieurs responsables du Polisario. C'est ce qui a, entre autres, poussé les séparatistes à détourner l'affaire de ces pauvres clandestins pour s'en servir à des fins de propagande anti-marocaine en laissant entendre que ces derniers auraient été "enlevés" par les autorités. Et ce contrairement à plusieurs sources et témoignages concordants. «C'est honteux de profiter du sort de pauvres clandestins disparus pour les utiliser en politique», confie à ALM Mohamed Ali Salem, l'une des personnes qui suivent de près cette affaire. Les familles de ces clandestins ont observé, la semaine dernière, plusieurs sit-in devant la wilaya de Laâyoune pour demander des éclaircissements sur le sort des leurs. La gendarmerie royale et la police marocaine, ainsi que les autorités espagnoles nient être en possession d'informations à propos de ces clandestins. D'ailleurs ces organes ont déployé des efforts considérables pour élucider le sort de ces jeunes Sahraouis, sans résultat. La mère de l'un de ces clandestins prétend avoir reçu un appel téléphonique de la part de son fils qui lui aurait affirmé être emprisonné, avec ses camarades, au Maroc. Les services de police ont mené les investigations de rigueur à propos de cet appel pour déduire, en fin de compte qu'il n'était que le fruit de l'imagination de cette maman. Plusieurs observateurs vont jusqu'à affirmer que certains milieux pro- Polisario, et sur directives en provenance de Tindouf, tentent de jeter de l'huile sur le feu en essayant de convaincre ces familles que les leurs sont emprisonnés, pour des raisons politiques. Le but recherché est clair : perturber le projet d'autonomie qui fait l'unanimité parmi les populations sahraouies, partie intégrante de la population marocaine. «Ce n'est pas un fait nouveau pour le Polisario. Il se sert toujours de certains drames humains pour induire en erreur l'opinion publique internationale et détourner l'attention sur ce qui se passe dans les camps», nous confie Hicham, l'un des jeunes habitants de Laâyoune, chef-lieu du Sahara. Un autre jeune homme, qui s'amuse à recenser les délires des séparatistes, ajoute que chaque année, des centaines de jeunes Marocains et Africains trouvent la mort lors de leurs tentatives d'immigration vers les Îles Canaries. Pour lui, «c'est risible qu'on accuse l'Etat de détenir chaque personne disparue en essayant d'immigrer, d'autant plus que ce groupe d'immigrés comprend des clandestins de nos régions du Sud, mais aussi d'autres régions du Maroc». Pour la population de Laâyoune, les séparatistes sentent que l'heure de la vérité a sonné avec la remise à l'ONU de l'initiative marocaine pour une négociation du statut d'autonomie. Les habitants de Laâyoune, abordés par ALM, considèrent d'ailleurs cette initiative en tant qu'une base pour régler ce problème qui a duré plus d'une trentaine d'années. Récemment, le Parquet de Laâyoune a décidé de se saisir de l'affaire des 15 disparus pour faire la lumière sur ce dossier.