La guerre froide, le Mouvement des Non-alignés et la tricontinentale relèvent désormais du passé, mais Cuba n'arrive toujours pas à suivre le sens réel de l'histoire en continuant de soutenir certaines forces séparatistes, dont le polisario. Après le rapport de l'UNESCO en 1999 sur le calvaire des enfants sahraouis déportés à Cuba, sous le fanion de l'amitié socialiste, les langues commencent depuis peu à se diluer. Récemment, un quotidien suisse est revenu sur ce drame qui touche des milliers d'enfants déportés par le polisario vers Cuba, déplorant au passage qu'aujourd'hui encore, «les camps de Tindouf continuent", ainsi que « la déportation des enfants ». Deux faits, qui font état des crimes perpétrés, par les séparatistes contre l'humanité. Dans un article publié par le quotidien suisse la « Tribune de Genève », le journaliste Antoine Maurice s'appuie sur le témoignage vivant de Fatimatou Mansour (qui fit l'expérience amère de cette déportation avant de fuir l'enfer des camps de Tindouf), pour dire des vérités et des tragédies qui mettent bien à mal l'idéologie soit disant « progressiste » et « socialiste » d'un polisario en perte de crédibilité. Le journaliste suisse raconte ainsi comment Fatimatou Mansour fût séparée par les séparatistes de ses parents et de sa famille à l'âge de 12 ans, pour être envoyée, avec 600 autres enfants sahraouis, à Cuba, « sur un vieux paquebot soviétique ». « Les autorités du Polisario qui organisent ce voyage, écrit-il, racontent n'importe quoi aux enfants. Ils partent pour de grandes vacances, pour échapper provisoirement au sort rude des combattants. Ils reviendront régulièrement chez eux. On ne leur parle à aucun moment de séparation ». "En fait, poursuit le chroniqueur suisse, Fatimatou va vivre douze ans avec ses camarades d'exil à Cuba dans un internat sur l'Ile des Pins, rebaptisée en 1985 «Ile de la jeunesse ». Ils sont d'abord quelques centaines, puis deviendront au fil des années plusieurs milliers regroupés, garçons et filles, dans des établissements spéciaux. Racontant le retour à Tindouf, 12 ans après, de Fatimatou, et sa fuite vers le Maroc, « qui l'a accueillie comme une enfant perdue », le chroniqueur suisse relève comment « la jeune libérée n'en veut pas à Cuba ... Mais des larmes de rage jaillissent quand elle pense au Polisario et à leurs enfances détournées. Ces milliers d'enfants ont été déportés, il n'y a pas d'autre mot. L'histoire est restée cachée pendant vingt ans ». En fait pendant plus longtemps. Le prestige procuré grâce au souvenir de la guérilla révolutionnaire et de son chef légendaire Ernesto Che Guevara, décédé en Bolivie en 1967, et l'appartenance à la direction des Non-alignés, notamment, à travers les résolutions de la Conférence tricontinentale, tenue à la Havane en 1966, dont le Comité préparatoire était présidé par feu Mehdi Benbarka, n'a pas empêché le régime de Fidel Castro de tremper dans des affaires douteuses. Son parrainage de soi-disant militants sahraouis et la confusion entre les véritables mouvements de libération et les séparatistes du polisario, n'ont fait que traduire la volonté de Cuba d'emprunter son parapluie aux visées séparatistes algériennes. Lors de la dernière réunion interparlementaire, tenue à Marrakech, la délégation cubaine avait du mal à justifier ce fait lorsqu'elle plaidait en faveur de la reprise de ses rapports diplomatiques avec le Maroc, rompus depuis les années soixante-dix. Maintenant, que certains tabous commencent à tomber, il est temps pour les Cubains de se réconcilier avec le sens de l'Histoire. Il est temps, également, pour eux de mettre un terme aux séquelles de la guerre froide et de suivre les pas de Sahraouis marocains ayant vécu à Cuba, sous la houlette du séparatisme, en tant que victimes ou responsables diplomatiques, mais qui ont fini par regagner la mère-patrie, et sont parmi les membres des délégations qui font leurs tournées en Europe, aux USA, et en Amérique Latine. Pour faire connaître la réalité au monde entier.