De retour d'une fête de noces, Fatiha assomme mortellement son fils à l'aide d'une barre de fer. Elle voulait en fait le corriger pour avoir giflé sa sœur en public lors d'un mariage. Khalid estimait que sa sœur dansait d'une manière indécente. En un vendredi du mois de décembre dernier, alors que le soleil dardait ses rayons de feu après des journées pluvieuses et d'un froid de canard, des enfants livrés à leurs activités ludiques avaient été stupéfaits par la découverte d'un cadavre à Hay El Mustapha de la ville d'Oujda. Autour de la dépouille gisant près des remparts en ruine, un coin faisant l'objet de plusieurs plaintes de la part des habitants de cette localité, un attroupement de curieux de tous les âges se faisait de plus en plus dense pour connaître l'identité de la victime. De prime abord, cette nombreuse assistance à personne bel et bien morte avait conclu au suicide étant donné des marques visibles de strangulation. L'autre indice confortant la formule de cette thèse puise sa substance dans l'impeccable propreté de ses vêtements exempts de toute trace de sang. Ayant eu vent de cet incident quelque temps plus tard, la police judiciaire débarqua sur les lieux. Il faudrait d'entrée de jeu procéder à l'identification du cadavre, fixer ses coordonnées pour entamer l'enquête avant d'élucider les circonstances de la mort. Seulement voilà: il n'était en possession d'aucun document d'identité et le relèvement des empreintes n'aura servi à rien, il en était dépourvu. Deux jours après, une femme éplorée, arrive aux locaux du commissariat central pour s'enquérir des nouvelles de son fils. Ce dernier avait disparu depuis deux jours sans laisser derrière lui le moindre signe de vie. Après avoir recueilli ses déclarations, elle fut conduite à la morgue pour la reconnaissance du cadavre et effectivement, il s'agissait de son fils Khalid. B, âgé de 22ans, célibataire et sans profession. Pour plus de renseignements, la police convoque tous les membres de la famille. Et voilà que les déclarations des uns et des autres se sont avérés entachés de contradictions. Sur ce constat, la police entame la recherche d'un éventuel témoin oculaire, ou encore mettre la main sur des indices valables, des preuves à charge ou à décharge…Tout compte fait, le voile allait bientôt être tombé sur cette affaire criminelle à la faveur d'une voisine du nom Khadija de la famille suspecte qui avait fait état d'un malentendu entre Khalid et sa sœur Fatima-Zohra. En effet, lors d'une fête de noces organisée à la veille de la découverte du cadavre, en l'occurrence jeudi soir, Fatima-Zohra dont la prestance et la sensualité attirait les regards éblouis des convives, avait charmé les invités par sa façon de danser à l'instar des originaires des contrées de l'Atlas. Furieux et se sentant déshonoré, Khalid qui n'était pas de la fête, se précipita vers elle et lui flanqua une baffe d'une rare violence. Ceci en réponse à son attitude qu'il estimait contre les bonnes mœurs et digne d'une fille de joie. La soirée nuptiale fut en quelque sorte gâchée, et pour le corriger, sa mère Fatiha, une fois de retour au bercail, lui asséna un coup avec une barre de fer. Khalid tomba raide mort et sa mère crut qu'il était seulement évanoui. Après l'avoir aspergé d'eau, versé du parfun dans ses narines et pressé un oignon sur son nez sans qu'il ait voulu se réveiller, elle fut alors convaincue de sa mort. Pour dissimuler son crime, elle eut l'idée de l'étrangler avec une corde pour simuler le suicide. Son fils Azeddine et son ami Abderrahim l'avaient aidée à lui changer ses vêtements avant de l'embarquer dans une voiture et jeté près des remparts en ruine à Hay El Mustapha. Un lieu de prédilection des chiens errants. C'est ainsi que Fatiha et son fils Azeddine ont été écroués et présentés devant le parquet général pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, dissimulation de cadavre et complicité. L'ami Abderrahim quant à lui est toujours dans la nature.