Tout en manifestant son soutien au ministre du Transport, le chef du gouvernement a réaffirmé sa prédisposition au dialogue. Datées du jeudi 5 avril 2007, à l'ouverture d'une réunion du Conseil de Gouvernement, les déclarations du Premier ministre, Driss Jettou, qui rejoint la position de main tendue adoptée par son ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, ont largement contribué à apaiser les grévistes. Le dialogue sur ce code «restera ouvert aux niveaux local et central pour aboutir à un projet de loi équilibré, intégré, consensuel et préservant à la fois les citoyens du fléau des accidents de la circulation et les intérêts des professionnels», a déclaré M. Jettou. «Les appréhensions et les propositions des professionnels ont été enregistrées et seront prises en considération, en particulier les aspects ayant trait aux sanctions qu'ils considèrent comme étant "lourdes"», a-t-il ajouté. La recherche de l'équilibre est indispensable pour la résolution de ce problème, insiste le Premier ministre qui rappelle que les accidents de la route font en moyenne dix morts et 120 blessés par jour. Du reste sur le terrain, les discussions homériques entre différents syndicats, transporteurs et FNTR ont permis de faire avancer les choses. En début d'après-midi du jeudi, le principe de débloquer les activités du port de Casablanca était acquis. «Il y a encore des poches de résistance, mais en principe, tout le monde va travailler demain», déclare-t-on au sein de la FNTR. En ce qui concerne les taxis, «c'est une autre histoire », explique-t-on de la même instance, non sans faire remarquer que cette catégorie relève du ministère de l'Intérieur. Nourris au système d'agrément, les petits taxis ne se trouvent pas dans une logique identique aux grands transporteurs. Des différences de vues nettement perceptibles dans le ton et la manière. Les taxis réclament purement et simplement le retrait du nouveau code, alors que la Fédération affiliée à la CGEM opte plutôt pour une révision du montant des amendes. La FNTR (Fédération nationale de transport routier), affiliée à la CGEM joue l'apaisement, tout en exigeant d'être associée dans la mise en place des mesures d'accompagnement de la réforme. Pour dépasser la crise, la Fédération du transport propose de ramener les montants des amendes à des niveaux qui tiennent compte du revenu moyen des conducteurs et des sanctions des “délits” à des niveaux appropriés qui, à la fois, préviennent ces délits et les réprimandent de manière plus progressive, soit en augmentant le nombre de points par permis de conduire soit en réduisant de moitié ceux qui sont retirés. En définitive, si ces propositions sont validées par le Parlement, le projet de ce code aura le consensus de toutes les parties et sera applicable moyennant la mise en place des mesures d'accompagnement susvisées, dont particulièrement la moralisation du contrôle routier, pour mettre fin aux comportements non éthiques actuels et pour prévenir les abus éventuels.