La wilaya de Béjaïa a été secouée lundi par plusieurs bombardements de l'aviation algérienne. Douze soldats ont été blessés lors de cette opération de ratissage, qui a permis de neutraliser quatre éléments armés. C'est une véritable guerre que mène actuellement l'armée algérienne contre « Al-Qaïda au Maghreb », l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Les opérations de ratissage visant à réduire la nuisance de cette organisation terroriste se sont multipliées ces derniers mois. Pour venir à bout de la filiale algérienne d'Al-Qaïda, devenue une menace pour la région, les autorités d'Alger emploient même les grands moyens. La wilaya de Béjaïa (263 km à l'est d'Alger) a été secouée, lundi 26 mars, par une série de bombardements menés par l'aviation algérienne qui visaient les maquis de Merdj Ouamane et Sebt lakdim sur les hauteurs d'Amizour, rapportait hier la presse locale. Cette opération, menée depuis dimanche dernier, a permis de neutraliser quatre membres d'un groupe armé. Douze soldats ont été blessés durant l'opération. Selon les journaux algériens, l'armée mène depuis deux jours une vaste opération de ratissage dans la région à la recherche de groupes armés auteurs d'une série d'attaques meurtrières visant essentiellement les différents services de sécurité. De violents accrochages opposaient les militaires aux éléments armés. Et il a fallu l'intervention de l'aviation algérienne pour venir à bout de ce groupe. Des bombardements intensifs ont été entendus à plusieurs kilomètres à la ronde de la ville d'Amizour, effectués par des hélicoptères, appuyés par l'artillerie au sol. «Des hélicoptères de l'armée ont longuement pilonné les maquis au-dessus du village, quasiment abandonné d'Ibakourène, dans des scènes de guerre pour le moins impressionnantes», raconte le quotidien «El Watan». Les tirs paraissaient se concentrer sur cinq sites, vraisemblablement identifiés comme abritant des casemates. Des automobilistes ont été dissuadés de ne pas prendre le tronçon de la route nationale n°12 de crainte d'essuyer des tirs anodins, alors que ces lieux sont loin du champ des affrontements. Des dizaines de barrages ont été conjointement installés par les forces de police et de la gendarmerie sur les axes routiers des communes limitrophes d'Amizour et de Béjaïa. Ces dernières semaines, l'armée algérienne a intensifié les opérations de ratissage visant à réduire la force de nuisance de l'ex-GSPC. Les attentats de février dernier, perpétrés de façon quasi simultanée en Kabylie, ont secoué toute l'Algérie où l'on craint la naissance d'un terrorisme nouveau. Ces attaques rappelaient, en effet, celles qui sont perpétrées en Irak et en Afghanistan. Rejetant la Charte pour la paix et la réconciliation, l'ex-GSCP continue de défier le pouvoir. Ses attaques visent en premier lieu les services de sécurité algérienne. Récemment, le département d'Etat américain a affirmé avoir des informations selon lesquelles l'ex-GSCP préparerait un attentat contre un avion transportant des étrangers, sans donner de précisions. Ces menaces ont été prises aux sérieux par British Airways. La compagnie a suspendu ses vols vers le sud algérien pour des raisons de sécurité.