Les affrontements entre services de sécurité algériens et groupes armés prennent de l'ampleur. Dans la seule ville de Batna, quatre soldats, un garde communal et dix islamistes armés ont été tués en une journée. C'est une véritable guerre de guérilla que mènent, depuis des mois, les groupes armés en Algérie. Lundi soir, la ville algérienne de Batna (520 km à l'est d'Alger) était le théâtre de violents affrontements entre les services de sécurité et des éléments armés qui avaient pris pour cible un poste militaire. Quatre soldats algériens, un garde communal et dix islamistes armés ont été tués, rapporte la presse algérienne. Tout a commencé dans la nuit du dimanche lorsque le groupe armé a tiré une roquette RPG contre un poste militaire, blessant trois soldats et un garde communal qui ont été transportés à l'hôpital de la wilaya, raconte le quotidien "Liberté". La riposte des autorités algériennes n'a pas tardé. Une opération de ratissage a été aussitôt enclenchée en riposte à l'attaque terroriste. Selon le journal l'"Expression", l'armée algérienne a «mobilisé des centaines de soldats parachutistes, y compris des moyens militaires conséquents, dont des forces héliportées» pour les besoins de la contre-offensive. «Des barrages et un périmètre comprenant plusieurs kilomètres font actuellement l'objet d'une vaste opération de ratissage. Toute la région, à l'heure où nous mettons sous presse, a été hermétiquement bouclée à l'aide de moyens lourds. Des artificiers ont été appelés pour le déminage des lieux susceptibles de constituer des caches ou des passages de transit pour les terroristes», précise l'"Expression" qui cite des sources sécuritaires. Dans cette opération qui se poursuivait lundi, les services de sécurité ont mis hors d'état de nuire une dizaine d'islamistes affiliés au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et blessé plusieurs autres, rapporte "Liberté". «Avec les dernières capitulations, les forces engagées dans la lutte antiterroriste modulent leur présence sur le terrain en se déployant sur des sites qui étaient jusqu'ici des zones de repli pour les membres de la nébuleuse», note "Liberté". Par ailleurs, et selon le quotidien "El Watan", un second accrochage entre les forces de sécurité et un groupe armé s'est produit, dans la commune de Aïn Kechra, relevant de la wilaya de Skikda. Cet affrontement a fait un mort parmi les militaires alors qu'un élément armé a été capturé, rapporte le journal. "El Watan" rappelle, toutefois, que l'opération de ratissage déclenchée par l'armée algérienne dans cette région, depuis le 9 janvier, s'est soldée par la mort d'un militaire et sept éléments armés. Le GSPC continue à être très actif dans plusieurs régions de l'Algérie malgré les opérations de ratissages que mènent les autorités algériennes. Ce groupe, qui rejette la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a récemment annoncé le changement de son appellation. Avec l'accord d'Oussama ben Laden, le groupe s'appelle désormais l'Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique, indique un communiqué diffusé sur le Net. Le GSPC avait déjà annoncé en septembre dernier son ralliement à Al-Qaïda. L'organisation explique son changement d'appellation par sa volonté de prouver «la sincérité des liens qui unissent les moudjahidine en Algérie à leurs frères d'Al-Qaïda».