Quatre brigades mixtes de lutte contre l'abattage clandestin seront bientôt opérationnelles à Casablanca. La coordination de ces brigades est en cours, au sein des préfectures. Casablanca change sa stratégie de lutte contre l'abattage clandestin. La commission chargée du contrôle des viandes, à qui l'on confiait cette lourde tâche dans l'ensemble de la ville, a été «mise en veilleuse». Les autorités publiques optent, à présent, pour un réseau de brigades mixtes dont la mise en fonction sera pour bientôt. Au conseil de la ville, on n'avance pas de date précise, mais on assure, par contre, que les préparatifs sont en cours pour coordonner la mise en service de ces brigades. «Quatre estafettes ont été mobilisées pour faire le tour des préfectures de la ville», indique-t-on au conseil de la ville. Pour mieux cibler les zones les plus touchées, ces brigades sillonneront quatre secteurs composés, chacun, de deux territoires. Il s'agit d'Anfa-Derb El Fida, de Aïn Chok- Hay Hassani, de Moulay Rachid-Ben Msik et de Bernoussi-Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi. «Mohammédia et la zone rurale sont également sur la liste. Les autorités prévoient une brigade pour chacune dès que la coordination sera accomplie», souligne-t-on au conseil de la ville. Ces brigades seront composées de commissions mixtes où l'on trouvera un vétérinaire, un représentant du service économique de la préfecture et un agent de police. Leur rôle reste le même : effectuer des visites inopinées à n'importe quelle heure de la journée pour contrôler, mais aussi pour réprimander en cas nécessaire. Voilà qui devrait soulager les chevillards casablancais. Il y a un mois, ces professionnels (représentés par trois organismes : l'Association des transporteurs des viandes de la wilaya de Casablanca, la Coopérative de transport des viandes et l'Union générale des entreprises et des professions), ont observé un sit-in devant la wilaya. Ils y ont revendiqué en priorité l'intensification de la lutte contre l'abattage clandestin qui, pour eux, n'était pas pris au sérieux et poussait la bonne majorité d'entre eux au bord de la faillite. «Après notre rencontre avec les autorités, qui se sont montrées très conscientes du problème, nous avons patienté pour voir les changements. Mais, voyant que la mobilisation des autorités se fait toujours attendre, nous comptions réorganiser un autre sit-in, la semaine dernière», explique Mohammed Dahbi, coordinateur préfectoral de l'Union générale des entreprises et des professions. Une autre protestation qui n'a finalement pas eu lieu. Les chevillards ont été prévenus de la mise en service imminente des brigades mixtes après réception des véhicules. «On nous a assuré que ce sera fait dès le début de cette semaine», précise M. Dahbi. Si ces professionnels se montrent aussi impatients, c'est parce qu'ils ont tout simplement envie de voir ce problème de l'abattage clandestin résolu une fois pour toute. Selon les chevillards, les abattoirs de Casablanca fournissent un maximum de 22.000 tonnes de viandes rouges. Or, la consommation, elle, atteint 120.000 tonnes. Une interrogation qui en dit long sur l'ampleur de l'abattage clandestin. Et les chevillards tiennent à préciser qu'ils ne défendent pas seulement leurs intérêts, mais aussi ceux des consommateurs. «Nous avons demandé aux autorités de procéder à des campagnes de sensibilisation pour qu'il y ait une prise de conscience du danger que représentent les viandes clandestines», tient à souligner ce professionnel. Les trois organismes réunissant chevillards et transporteurs ont même pris l'initiative d'aller vers les bouchers pour demander leur adhésion. Dans un communiqué, ils leur lancent un appel de ne s'approvisionner que des abattoirs pour protéger leur commerce et la santé de leurs clients.