Le président égyptien Hosni Moubarak s'est déclaré prédisposé à entreprendre des initiatives pour un règlement pacifique du dossier du Sahara dans le cadre d'un dialogue entre l'Algérie et le Maroc. Les émissaires de SM le Roi Mohammed VI, Mohamed Moatassim, conseiller du Souverain et Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des études et de la documentation, ont présenté, dimanche 18 mars, au président égyptien Hosni Moubarak le projet d'autonomie au Sahara. Un projet favorablement accueilli par le chef d'Etat égyptien qui a exprimé sa considération pour le souci de SM le Roi de se concerter avec son Excellence au sujet de ce dossier. Le président Moubarak a fait part de sa disposition «à entreprendre des initiatives pour parvenir à un règlement pacifique définitif du dossier du Sahara dans le cadre des Nations Unies et du dialogue et de la négociation entre les deux voisins frères, l'Algérie et le Royaume du Maroc», a déclaré le porte-parole officiel de la présidence de la République d'Egypte, Soulaimane Aouad. Le porte-parole a ajouté que le président Moubarak a assuré qu'il aspire à «un règlement définitif de cette question qui n'a que trop duré en vue de dynamiser la coopération, renforcer les relations entre le Maroc et l'Algérie, et donner un nouvel élan à l'Union maghrébine, à l'action arabe commune et aux relations inter-arabes d'une manière générale». Le président Moubarak a rappelé avoir traité ce dossier en 1976 dans le but de mettre un terme à un affrontement qui s'était produit alors entre les deux pays frères le Maroc et l'Algérie, autour de la même affaire. Le chef d'Etat égyptien occupait à l'époque le poste de vice-président. C'est durant cette même année, et plus précisément le 29 janvier, que des unités de l'armée algérienne avaient effectué une incursion dans la région d'Amgala, en territoire marocain. Une incursion survenue quelques semaines seulement avant le retrait total des forces et de l'administration espagnoles du Sahara, conformément à l'accord de Madrid. Ces unités algériennes avaient, rappelons-le, été encerclées par l'armée marocaine. Il avait fallu l'intervention de la diplomatie menée à l'époque par Housni Moubarak pour obtenir la libération des militaires algériens faits prisonniers par les Forces armées royales. La médiation égyptienne a permis d'éviter une escalade militaire entre le Maroc et l'Algérie, qui était pleinement engagée dans cette affaire, pour contrer les droits du Maroc de récupérer ses provinces du sud. En faisant part de sa disposition à entreprendre des bons-offices en faveur d'un règlement de la question du Sahara par voie de dialogue entre les deux voisins frères, le président Hosni Moubarak fixe le cadre adéquat pour transcender l'impasse actuelle. Il rejoint les précédents appels émanant de capitales influentes telles que Paris, Washington et Madrid, qui conditionnent le règlement pacifique définitif au dialogue entre le Maroc et l'Algérie. L'argumentaire logique enserre de tout côté la politique algérienne, dont les gouvernants feraient mieux d'adhérer à l'issue qu'offre actuellement la proposition marocaine. Une proposition qui vise à instaurer une large autonomie inspirée des systèmes les plus évolués en la matière, au lieu de camper dans l'isolement, qui est d'ailleurs plus dangereux pour les Etats que les leaderships illusoires.