Après des négociations marathoniennes, le ministère de l'Equipement et des Transports et les syndicats se sont mis d'accord pour mettre fin à la grève. Les deux parties regrettent l'absence du dialogue. Le ministère de l'Equipement et des Transports et les syndicats du secteur ont fini par trouver un terrain d'entente. La grève qui a immobilisé, à des degrés variables, le trafic dans presque tous les secteurs a été suspendue jeudi. L'accord de cessation du point d'ordre est intervenu suite à des négociations qui ont été engagées depuis mardi et se sont prolongées jusqu'aux premières heures de jeudi. Et si au département des Transports l'on regrette l'absence du dialogue, la Fédération des transports relève le défaut de concertation. «On aurait préféré qu'il y ait d'autres moyens que la grève, pour régler le différend entre le ministère et la profession», affirme Abdelhafid Hifdi, président de la Fédération. «Nous n'avions pas besoin de cette grève», ajoute-t-il en précisant qu'«il y a un déficit de communication». Les différents secteurs de la profession n'ont pas été associés à la préparation du projet du nouveau code de la route, explique-t-il. «Le climat est malsain», conclut-il en stigmatisant le contrôle excessif dans les routes. «Il faut moraliser le contrôle, car augmenter les montants des amendes, c'est peut-être aussi élargir l'entendue de la corruption», prévient-il. Au département de tutelle, l'on se dit prêt à engager sur un dialogue sérieux avec tous les professionnels comme moyen de régler les désaccords. La grève ne pourrait intervenir qu'une fois tous les moyens d'entente épuisés. Le gouvernement qualifie, en outre, de positive la disposition des syndicats à entamer un processus de négociations en vue d'étudier toutes les doléances et revendications du secteur. Le ministère se dit également disposé à présenter toutes les explications concernant les réformes qu'il s'apprête à faire introduire dans le secteur. Ce qui répond à l'une des principales revendications de la Fédération. «On ne peut pas réformer le secteur en écartant les membres de la profession qui, en plus d'être un partenaire incontournable, sont aussi une force de proposition», souligne en substance M. Hifdi. Pour sa part, la section Casablanca de l'Association marocaine du transport routier international, AMTRI-Casa, regrette le recours à la grève qui a immobilisé totalement toutes les activités du transport. «Heureusement que l'essentiel de cette activité a lieu les vendredi et samedi», affirme Abdelaziz Lahlou, président de l'AMTRI-Casa, qui estime le volume des pertes occasionnées par ce point d'ordre à 20 à 25%. Et ce n'est pas le seul secteur qui a été affecté. Selon le ministère, des pertes importantes ont été enregistrées au niveau de l'agriculture et du textile. Les camions TIR ont été victimes de jets de pierres sur leur chemin vers le port de Tanger. Port qui a vu selon le même département une chute drastique du nombre des embarquements. Seuls 70 camions ont embarqué vers l'Europe, mardi, au lieu des 350 quotidiens. Des sources de la même ville affirment que la distribution du carburant a été limitée dans les stations-service à l'équivalent de 100 DH. Le secteur du transport des marchandises a été, largement affecté, ce qui a eu des répercussions négatives sur l'alimentation des points de ventes. Le transport des voyageurs a également été perturbé aussi bien à l'intérieur des centres urbains qu'entre les villes. Toutefois, un communiqué du ministère assure que l'activité dans ces secteurs devait revenir à son cours normal, suite à l'accord conclu avec les syndicats. Les stations-service sont approvisionnées normalement, depuis mercredi, par des camions-citernes escortés par des éléments de la Gendarmerie royale. Pour ce qui du projet du Code de la circulation qui vise entre autres de limiter l'intervention de l'élément humain et donc de lutter contre la corruption et l'impunité, et ce par l'introduction des technologies modernes, le texte suit son cours normal. Il est actuellement entre les mains des députés et conseillers qui devraient y apporter les amendements nécessaires et devrait voir le jour vers la fin de l'actuelle législature. Les points de l'accord Selon le procès-verbal de la réunion du ministre avec les syndicats, les deux parties se sont mises d'accord pour restituer tous les permis de conduire retirés aux conducteurs, sauf les cas graves qui relèvent des tribunaux. Les deux parties se sont entendues également pour classer les retraits de permis qui datent d'avant fin 2005. Les syndicats se sont engagés pour encadrer leurs adhérents et les inciter à faire preuve de discipline et respecter le code de la route. Le ministère s'est engagé en outre de limiter le retrait des permis aux cas stipulés dans la loi et ceux énumérés dans la circulaire ministérielle conjointe ainsi que de réduire la durée des retraits à 15 jours à 3 mois au lieu de 1 mois et 6 mois actuellement.