Saâd Houssaini a été arrêté la semaine dernière à Casablanca. Son interpellation apportera plus d'éclaircissements sur le degré d'implication, dans les attentats de Casablanca, du GICM. Saâd Houssaini, l'un des présumés terroristes les plus recherchés par les services de sécurité, a été arrêté la semaine dernière à Casablanca. Selon des sources informées, le présumé terroriste a été interpellé, mardi dernier au début de soirée, dans un cybercafé au quartier "El Haddiouiya", près de Sidi Maârouf. Saâd Houssaini aurait été localisé grâce à une communication téléphonique depuis son GSM. Le prévenu, qui aura 38 ans le 24 mars, était en cavale depuis 2002 date à laquelle les autorités marocaines avaient lancé un mandat d'arrêt à son encontre. Il deviendra l'un des présumés terroristes les plus recherchés au Maroc après les attentats de Casablanca à l'image de Karim Mejjati ou Youssef Addad. Saâd Houssaini, dont le nom était cité lors de plusieurs procès pour terrorisme, est présenté comme l'un des "hommes-clés" du Groupe islamique combattant marocain (GICM). Il aurait, de ce fait, été pour beaucoup dans la préparation des attentats du 16 mai 2003, mais aussi du 11 mars 2004 en Espagne. Des accusations que rejette, dans une déclaration à ALM, Boujemaâ Moustaïd, beau-père de Saâd Houssaini, mais qui confirme que son beau-fils était bel et bien en cavale sans quitter le Maroc. Saâd Houssaini, père d'un petit garçon, s'était même marié au moment où la police était à ses trousses. Le parcours de Saâd Houssaini est l'un des mieux "garnis" des salafistes marocains. Parti étudier en Espagne, il se serait rapproché des milieux islamistes radicaux pour se lancer dans d'interminables pérégrinations aussi bien en Europe (France, Belgique et Bosnie) que dans de multiples pays dont l'Afghanistan où il aurait acquis une solide formation militaire. Il sera d'ailleurs parmi les "Afghans marocains" à regagner le pays après le déclenchement de la guerre américaine contre Al Qaïda et les Talibans. Diverses sources d'information lient le parcours et l'action de Saâd Houssaini au GICM. Il aurait fréquenté Mohamed Guerbouzi, présenté comme étant le patron de ce mouvement et dont le Maroc demande l'extradition à la Grande-Bretagne, mais aussi une multitude de cellules locales. C'est le cas notamment pour la cellule constituée par l'émir français Pierre-robert, condamné à la prison à vie en septembre 2003. Saâd Houssaini aurait également coordonné avec Abdelouahab Rebaâ, membre d'une cellule terroriste à l'origine de plusieurs meurtres. Dans les milieux salafistes, Saâd Houssaini, ou encore Mustapha ou Nabil, jouit d'une estime particulière. Et pour plusieurs raisons dont essentiellement le fait qu'il ait participé au “Jihad“ en Bosnie avant de mettre le cap sur l'Afghanistan, mais aussi son expérience militaire, son niveau d'instruction et sa maîtrise de plusieurs langues. Saâd Houssaini avait également fait l'objet de maintes rumeurs. Quand on le disait pas arrêté au Maroc, on prétendait qu'il venait d'être extradé de Syrie. Des sources salafistes affirmaient qu'il avait vécu ces cinq dernières années en perpétuels déplacements pour éviter les coups de filet de la police. Son dernier déplacement à Casablanca lui a été fatal. Selon des sources informées, Saâd Houssaini, arrêté par une vingtaine d'éléments des services de sécurité, avait été confié à la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ). Passé le délai légal de détention préventive prévu par la loi antiterroriste, il sera déféré devant la justice.