Après la France, l'Espagne et les Etats-Unis, le Royaume se prépare à dépêcher une importante délégation ministérielle en Grande-Bretagne, en Russie et en Chine pour expliquer le projet d'autonomie dans nos provinces du sud. Nouvel épisode de la campagne diplomatique menée par le Royaume autour du projet d'autonomie dans nos provinces du sud. Après Paris, Madrid, et Washington, c'est au tour de trois autres pays membres du Conseil de sécurité de se préparer à accueillir, dans le courant de cette semaine, la délégation ministérielle dépêchée par SM le Roi Mohammed VI pour expliquer le projet d'autonomie. Grande-Bretagne, Russie et Chine seront ainsi les nouvelles étapes de cette campagne diplomatique qui vise en premier lieu les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que des non permanents, et plusieurs pays amis du Royaume dans la région du Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique Latine. Cette vaste offensive diplomatique intervient à la veille de la réunion, au mois d'avril prochain, du Conseil de sécurité pour examiner le projet proposé par le Royaume en vue de trouver une issue au conflit créé de toutes pièces autour de sa souveraineté sur les provinces du sud. Les réactions recueillies auprès des responsables français, espagnols, et américains ont été favorables à ce projet. Elles s'expliquent d'abord par le bien-fondé de l'initiative nationale née d'un large processus de concertations auprès des partis politiques et fondée sur des propositions concrètes du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas). Le Polisario, qui ne peut plus prétendre être l'unique représentant des Sahraouis, n'offre, en revanche, aucune alternative, préférant s'en tenir à la formule « ni guerre ni paix », mettant à bout la patience de la communauté internationale face à la perpétuation de l'un des plus vieux conflits hérités de la guerre froide. La récente réaction du Polisario à l'égard de la proposition du Royaume ne sort d'ailleurs pas de ce schéma. Dans une lettre adressée, mercredi dernier au Conseil de sécurité, la direction des séparatistes a estimé que le projet d'autonomie est «unilatéral, illégal et anti-démocratique», réitérant, par la même occasion, son attachement à un «Plan de règlement» rejeté par la communauté internationale. Ce qui reflète un anachronisme patent par rapport à l'évolution du dossier, incarnée par une proposition démocratique qui offre la seule solution viable pour tourner la page d'un conflit qui n'a que trop duré.