Par ses propos ambigus sur l'exécution de Saddam Hussein, le nouveau secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a été à l'origine d'un début de controverse. Le nouveau secrétaire général des Nations unies a surpris, mardi, tout le monde en ne réaffirmant pas l'opposition de l'ONU à la peine de mort et ce trois jours après l'exécution de Saddam Hussein. En effet, les Nations unies ne reconnaissent pas la peine capitale comme un châtiment légitime, une position que l'ancien secrétaire général Kofi Annan a affichée à maintes reprises lors de ses deux mandats successifs. Interrogé sur l'exécution de l'ancien président irakien, Ban Ki-moon a développé une approche différente mardi. Le nouveau secrétaire général n'a fait aucune mention de l'interdiction de la peine de mort dans les tribunaux internationaux des Nations unies, ni du droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1948. «Saddam Hussein était responsable de crimes odieux et d'atrocités sans nom contre le peuple irakien et nous n'oublierons jamais les victimes de ses crimes», a-t-il déclaré à des journalistes. «La question de la peine capitale reste la décision de chacun des pays membres des Nations unies», a-t-il ajouté. À New York, la réponse ambiguë de Ban Ki-moon a semé le trouble sur un éventuel changement de la position de l'ONU concernant la peine de mort et nécessité une mise au point de la nouvelle porte-parole des Nations unies, Michèle Montas, qui a indiqué que Ban Ki-moon avait seulement exprimé «sa propre nuance». «La politique de l'ONU reste que l'organisation n'est pas en faveur de la peine capitale», a-t-elle affirmé. «Toutefois, il (Ban Ki-moon) a laissé ouverte la manière dont la loi est appliquée dans les différents pays». La peine de mort est légale en Corée du Sud, d'où est originaire Ban Ki-moon. Elle l'est également dans plusieurs pays membres de l'ONU, comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie. Le nouveau secrétaire général des Nations unies a été confronté dès son premier jour de travail à de nombreux dossiers sensibles. Ban Ki-moon s'est déclaré, mardi, surpris par les multiples crises qui secouent le monde. «J'entre en fonction à un moment intimidant dans les affaires internationales», a-t-il dit à la presse lors de sa première journée de travail au siège new-yorkais des Nations unies.