L'aménagement de la vallée du Bouregreg se poursuit avec le délogement des habitants d'un autre bidonville situé sur la rive gauche. L'aménagement du Bouregreg fait parler de lui, encore une fois. Cette fois-ci, c'est tout un quartier de bidonville qui s'insurge contre ce projet en observant un sit-in. Lundi à Rabat, une trentaine de familles a crié son refus de quitter le quartier où plusieurs d'entre elles vivent depuis plus de vingt ans en brandissant des banderoles. Il s'agit d'une procédure spéciale d'expropriation qui concerne, en fait, plusieurs zones faisant partie du projet. L'Agence pour l'aménagement de la vallée du Bouregreg devrait verser une indemnité à ces habitants dans les quelques jours à venir, mais le montant n'a pas encore été fixé. En tout cas, les responsables de cette agence étaient en réunion durant toute la journée d'hier en vue d'évaluer la situation et de remettre les pendules à l'heure. Désormais, cela devient une affaire courante, car depuis le lancement du projet, ce problème d'occupation du foncier est résolu par la même manière. La viabilisation du site, au fur et à mesure qu'elle se poursuit, nécessite fatalement soit le relogement des familles atteintes soit la délocalisation des activités existantes vers d'autres endroits. C'est le cas de la halle aux grains, Rahba, qui était sur la rive de Rabat et qui a dû être transférée vers l'entrée sud de la capitale. L'Agence a délocalisé la Rahba vers d'autres bâtiments qu'elle a construits sur un terrain d'un hectare entièrement viabilisé et équipé. La nouvelle halle aux grains comprend deux parkings, un bureau de contrôle, un pont-bascule et des moulins. Et contrairement à l'ancienne, la nouvelle Rahba est reliée à un réseau d'assainissement de 68 locaux dotés d'électricité et de téléphones. Cette opération de délocalisation aura duré plus d'une année. Les habitants du quartier Rahba se sont accordés avec l'Agence à leur verser une indemnité totale de 14 millions de dirhams et de leur faciliter l'acquisition de nouveaux logements. Sur la rive droite, un autre exemple: le terrain de l'Association sportive de Salé (ASS) qui a dû quitter les lieux. De nouveaux terrains et équipements de sport devraient accueillir l'ASS dès qu'ils seront construits par l'Agence et le conseil municipal. L'Agence continue ainsi à évacuer la zone concernée par les travaux d'aménagement des habitats insalubres et/ou menaçant ruine dans les vieilles médinas en vue notamment de dégager la trajectoire du tramway. Un accompagnement social est prévu, selon l'Agence, au profit des familles relogées, des transporteurs fluviaux et au niveau du relogement des bidonvilles d'Akrach. Dans quelques jours, les deux rives du Bouregreg verront leur image changer complètement. Une marina devra naître sur la rive de Salé alors que sur celle de Rabat, ce sont les quais et embarcadères qui prendront place. La rive de la capitale se verra, ainsi, équipée de points d'amarrage pour les vedettes et bateaux de grande taille. Elle devra, également, accueillir des restaurants sur pilotis ainsi que des embarcadères sécurisés pour les barcassiers. Ces derniers ont été suspendus pour une durée de quatre mois afin de permettre la construction des quais du fleuve et le renforcement des digues de la Kasbah des Oudayas. Les monuments mis en Lumière C'est une mission à part entière dont s'acquitte le projet d'aménagement de la vallée du Bouregreg. Il s'agit de la conception des espaces publics qui vise la mise en lumière des monuments, mais aussi la création du mobilier urbain, et la mise aux normes des aménagements devant faciliter la circulation des personnes handicapées. Les espaces publics requièrent un intérêt particulier, tout comme la conception architecturale au sein de la séquence I qui est Bab Al Bahr qui a fait l'objet de tout un concours national avec pour principaux critères : la créativité, l'efficacité et l'organisation.