Le président israélien Ehud Olmert a décidé, mercredi 27 décembre, la reprise des attaques contre les groupes armés palestiniens. Le Premier ministre israélien a ordonné la reprise des attaques ciblées. «Les attaques viseront uniquement ceux qui s'apprêtent à tirer ou ont tiré des roquettes. Nous n'attaquerons pas, par exemple, la maison d'un Palestinien qui a participé à ces tirs», a précisé la porte-parole d'Ehud Olmert, Miri Eisin. «Dans le même temps, Israël continuera de respecter le cessez-le-feu et de travailler avec l'Autorité palestinienne pour qu'elle prenne des mesures immédiates contre les tirs», a déclaré le bureau de M. Olmert dans un communiqué. La cause de cette décision est les tirs de roquettes sur les villes israéliennes. Le dernier en date a été enregistré, mardi soir, sur la ville de Sdérot, au Sud d'Israël. Cette attaque a fait deux blessés, des adolescents, dont un grièvement touché. Selon Mme Eisin, depuis le 26 novembre, date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu israélo-palestinien, plus de 60 roquettes ont été tirées sur des villes israéliennes. En vertu de la trêve conclue entre les deux parties, l'armée israélienne s'était retirée de la bande de Gaza et s'est engagée à ne pas y lancer d'attaques, tandis que les Palestiniens devaient cesser tout tir de roquettes. Les attaques répétées sur des villes israéliennes avaient placé M. Olmert sous une pression grandissante de la part du ministre de la Défense et de l'état-major, partisans de la fin de la «politique de retenue». En réponse à la décision de reprendre les attaques ciblées, le responsable de la majorité des tirs de roquettes, le Jihad islamique, a promis de poursuivre ses attaques. «Les tirs (...) se poursuivront et nous les intensifierons si l'ennemi continue de commettre ses crimes, ses arrestations, ses assassinats, ses destructions sur notre terre et sa politique de punition collective», a affirmé le groupe armé dans un communiqué. De son côté, le gouvernement palestinien a appelé Israël et tous les groupes armés à respecter le cessez-le-feu. «Nous rejetons les menaces israéliennes. Il existe toujours un accord sur une accalmie, autour duquel nous avons rassemblé toutes les factions palestiniennes et toutes les parties doivent le respecter», a affirmé le porte-parole du gouvernement, Ghazi Hamad. Du côté de l'autorité palestinienne, Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien, a lancé un appel similaire. «M. Olmert doit aussi réaliser que la violence ne peut qu'engendrer de la violence. Le respect de la trêve est de l'intérêt des deux parties», a-t-il déclaré à une agence de presse. La décision de M. Olmert intervient quelques jours après l'annonce par son bureau d'une série de mesures d'allègements au profit des Palestiniens, décidée au cours d'une rencontre officielle entre le Premier ministre israélien et Mahmoud Abbas, le 23 décembre. Ces mesures ont été décidées pour de soutenir M. Abbas dans le bras de fer qui l'oppose au Hamas, à la suite de son annonce d'élections générales anticipées. Une décision dénoncée par le mouvement islamiste et qualifiée de « coup d'Etat à la démocratie ». Une nouvelle colonie en Cisjordanie Israël a donné son feu vert à la construction d'une nouvelle colonie dans le nord de la Cisjordanie, pour y héberger d'anciens colons de la bande de Gaza, a-t-on annoncé mardi dernier de sources officielles. Les travaux avaient commencé depuis plusieurs mois à Maskiot, mais n'ont reçu le feu vert final du ministère de la Défense que la semaine dernière, a expliqué Dubi Tal, chef du Conseil régional de la vallée du Jourdain. Saeb Erekat, conseiller du président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné cette construction et appelé le gouvernement israélien à revenir sur cette autorisation, jugeant qu'elle violait le nouvel esprit de coopération inaugurée par la rencontre de samedi entre Abbas et le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert.