La Chambre des conseillers a adopté à l'unanimité, mardi 26 décembre, le projet de loi sur l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne. Cette ratification marque le début du retour de la flotte européenne dans les eaux marocaines. C'est fait. La ratification de l'accord d'association en matière de pêche maritime entre le Maroc et l'Union européenne, signé le 28 juillet 2005, a été approuvée. Mardi soir, sous la coupole du Parlement, c'est à l'unanimité que la Chambre des conseillers a adopté le projet de loi qui la concerne. Ce qui veut dire, tout simplement, que les termes de l'accord ont été clairement définis. Quelles en sont les grandes lignes? Le secrétaire d'Etat chargé du Développement rural, Mohamed Mohattane, en donne quelques-unes : les bateaux qui seront autorisés à pêcher dans les eaux marocaines ne dépasseront pas 119, alors que dans l'ancien accord (1995-1999), ce chiffre était bien plus important puisqu'ils étaient de 477. Autre précision qui marque le changement dans ce nouvel accord, c'est son interdiction à l'UE la pêche au large de la Méditerranée, mais aussi les espèces jugées sensibles. Elles concernent, entre autres, les crevettes, l'espadon et les céphalopodes. Pour réguler la pêche par la flotte européenne des petits pélagiques, un quota a été instauré. La barre est placée à 60.000 tonnes (maximum) par année. Pour le Maroc, cet accord signifie une enveloppe budgétaire annuelle de 40 millions 250 mille euros. Le calcul pour les quatre années donne un montant global de 161 millions d'euros. Et ce n'est pas tout, car le secteur de la pêche marocaine devra bénéficier de la modernisation de sa flotte. Un budget de 13,5 millions d'euros sera consacré à cet objectif dans lequel font, également, partie la restructuration de la pêche artisanale et la promotion de la recherche. L'accord de pêche devra, de ce fait, rapporter beaucoup en matière de développement du secteur et de l'investissement. Les termes de l'accord s'articulent autour de mesures incitatives devant attirer des investisseurs européens spécialisés dans la commercialisation et la valorisation des fruits de mer. Qui dit investissement, dit aussi offres d'emplois. L'accord de pêche impose au partenaire européen d'employer près de 300 marins marocains à bord des bateaux. Les ports marocains ont leur part dans cet accord. Ils devront veiller au contrôle technique, scientifiques et d'activités des bateaux européens. Leur mission est d'assurer que les engagements pris soient respectés concrètement. Le suivi sera donc de vigueur et pour que les deux partenaires soient sur « la même longueur d'onde », un comité sera constitué dans l'objectif de sauvegarder les ressources et de veiller à la bonne marche de l'accord. Il ne faut pas oublier que le Maroc tient à moraliser le secteur et qu'il en donne la preuve, d'ailleurs. Il y a quelques jours, au mois de novembre précisément, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes a procédé à un contrôle inopiné qui a permis de débusquer 15 unités de congélation entre Dakhla, Laâyoune, Agadir, Kénitra et Larache. Elles avaient illégalement pêché 1.600 tonnes de poulpes et d'espèces menacées qui faisaient l'objet d'une interdiction pour repos biologique.