Les prestataires du transfert des abattoirs de Casablanca se poursuivent. Les professionnels restent vigilants et réticents. Une commission mixte regroupant les représentants des autorités locales et six professionnels a été mise en place et devrait se réunir la semaine prochaine pour examiner toutes les conditions à même de garantir que ce transfert se déroule sans faire de dégâts, notamment sur le plan social. Cependant les professionnels du secteur ne cachent pas leur colère à propos de la disparition de certains métiers traditionnels. Le traitement des tripes par exemple ne se fera pas de la même manière. La mécanisation du système engendrera la perte de ces emplois. Dans ce sens, Haj Mohamed Moustangid, président de l'Association des Entrepreneurs de l'Abattage, ne mâche pas ses mots. Les 320 postes qu'offrent les nouveaux locaux ne représentent que la moitié de l'effectif actuel des anciens abattoirs. Selon une enquête menée par les professionnels, l'effectif des personnes travaillant dans les anciens abattoirs est de 590, soit 240 entrepreneurs et 350 ouvriers. L'enquête précise également que sur les 240 entrepreneurs, 19 pc ont 40 ans, (soit 45 personnes), 32 pc ont atteint l'âge de 50 ans et 49% ont dépassé la cinquantaine. S'agissant des ouvriers, la même enquête révèle que 77,17 % des ouvriers ont 40 ans, 17 % ont atteint l'âge de 50 ans et 5 pc ont dépassé l'âge de la cinquantaine. Le président de l'Association des Entrepreneurs de l'Abattage souligne que cette dernière catégorie sera certainement touchée par ce transfert. La question se pose également sur le devenir des anciens abattoirs. construits en 1922, ils ne répondent ni aux besoins de Casablanca, ce qui a encouragé l'abattage clandestin, ni aux normes sanitaires requises. Situés en pleine ville, la pollution qui en émane dépasse celle causée par une ville de 60 mille habitants, outre les problèmes de circulation que leur activité engendre. Et ce sont les quartiers environnants qui sont les plus touchés. Les nouveaux abattoirs, installés dans la Commune urbaine de Sidi Othmane, sur un terrain de 9 hectares environ, sont équipés d'installations modernes et ont une capacité de 80 mille tonnes . Il est à rappeler dans ce cadre que lors de la signature du contrat de gestion et d'exploitation des nouveaux abattoirs de Casablanca, entre la Communauté urbaine de Casablanca et la société espagnole Vizcaino Gypisa Bejar Maroc, le Wali, M. Driss Benhima, et le président de la Communauté urbaine de Casablanca, M. Saâd Abbassi, avaient assuré publiquement les professionnels que le transfert s'effectuera sans causer des dégâts, notamment sur le plan social. Selon le wali de Casablanca, le contrat avec Vizcaino Gypisa Bejar Maroc a introduit certains c1oncepts nouveaux. la durée du contrat est fixée à cinq ans seulement, durant lesquels la ville acquerra l'expérience suffisante, ce qui lui permettra d'améliorer encore les clauses du contrat. D'autre part, l'abattage est considéré comme étant un service public, ce qui impose des responsabilités strictes, car l'accord n'est plus seulement commercial. De son côté, la Communauté urbaine de Casablanca a le droit d'intervenir en cas de mauvaise gestion. Il faut dire que la ville de Casablanca avait besoin des équipements modernes en matière d'abatage pour accompagner l'évolution démographique de la capitale économique et mettre par ailleurs un terme à l'iansalubrité posé par les anciens abattoirs et aux difficultés d'approvisionnement de la ville.