Malgré les signes encourageants de la reprise provenant des Etats-Unis, les industriels et les consommateurs de la zone euro sont toujours en proie à la morosité. Le constat dressé par l'Office Européen de Statistiques (Eurostat) ne fait pas dans la nuance. Depuis 1997, l'indice de confiance économique de la zone euro n'était jamais tombé aussi bas. En novembre dernier, cet indice a enregistré une baisse de 98,6 points contre 99,1 points en octobre. Ces chiffres, combinés à la confirmation du reflux progressif de l'inflation au sein des Douzes, met un peu de pression sur la Banque Centrale Européenne (BCE). La décrue des tensions sur les prix est de plus en plus évidente. Eurostat a indiqué que les prix à la production industrielle avaient reculé de 0,6 % au mois d'octobre par rapport à septembre. Sur un an, les prix à la production industrielle ont également baissé de 0,6 %. Les experts d'Eurostat notent que « c'est la première fois depuis juillet 1999 que les taux annuels sont négatifs ». Néanmoins les économistes restent dubitatifs quant à l'impact immédiat de ces chiffres sur l'attitude de la BCE. Pour la grande majorité d'entre eux, les gardiens de l'euro devraient opter jeudi pour le statu-quo monétaire après avoir baissé les taux de 50 points de base le 8 novembre dernier. La BCE devrait néanmoins ,de l'avis de tous, baisser le loyer de l'argent dans un avenir proche. Non seulement parce que l'inflation devrait repasser sous la barre des 2% assez rapidement, mais aussi pour apporter un peu d'oxygène à une économie asphixiée. Au troisième trimestre, comme au deuxième, le produit intérieur brut de la zone euro (PIB) n'a progressé que de 0,1% par rapport à la même période de l'année dernière. Cela ne doit pas être interprété comme une récession en Europe, contrairement aux Etats-Unis. A titre de comparaison, l'économie américaine a enregistré une baisse du PIB de 0,1 % au troisième trimestre 2001, après une croissance de 0,1 % au deuxième trimestre. En Europe, la croissance de la dépense de consommation des ménages, bien que ralentie, a cependant soutenue la croissance du PIB au troisième trimestre, conlut Eurostat.