Nous avons du mal à trouver des leaders crédibles et, au moins, dont la date de péremption serait assez longue pour construire quelque chose de cohérent. Ismaël Haniyeh ne va pas très bien. Mahmoud Ahmadinejad n'en mène pas large. Et Hassan Nasrallah a tombé le masque. L'un est à la tête d'un gouvernement moribond qui a fait reculer la cause palestinienne de plusieurs décennies. L'autre, le leader chiite atomique vient de se faire administrer une correction électorale sérieuse par des Iraniens plus subtils et raffinés que jamais. Et le dernier –un héros en papier, comme on le dirait d'un tigre– vient de lever les derniers doutes qui subsistaient au sujet de son autonomie et de son indépendance. Il roule désormais ouvertement, et à la caricature, pour ses commanditaires. Nos héros sont-ils fatigués ? Assurément. Nous avons du mal à trouver des leaders crédibles et, au moins, dont la date de péremption serait assez longue pour construire quelque chose de cohérent. Quand ce ne sont pas des fétus de paille qui font long feu, ce sont des baudruches qui font pschitt ou des bulles de savon dont le secret, selon les fameuses lois de Plateau, est percé par la moindre adversité. Il n'y a pas d'incompatibilité culturelle à la démocratie. Et pourtant.