Google célèbre l'Indépendance du Maroc    Rome: Le Maroc préside l'ouverture de la 2e session du Conseil d'administration du PAM    CAF Awards 2024 : Achraf Hakimi parmi les 5 finalistes pour le titre de joueur africain de l'année    Alerte météo. Averses orageuses localement fortes avec rafales de vent dans plusieurs provinces    CV, c'est vous ! EP – 76. Nadia Dubois, une passion inouïe pour le Networking    «Colorful Morocco» : La richesse chromatique des villes marocaines exposée en Chine    Patrimoine culturel immatériel : L'Unesco examine en décembre l'inscription du « henné »    Paraguay : Le Sénat appuie la marocanité du Sahara    Espagne : L'aide logistique marocaine cruciale pour restaurer les infrastructures après les inondations    La maire d'Amsterdam regrette d'avoir parlé de «pogrom »    France : Condamnation d'un indépendantiste breton pour injure raciste    Le Sommet du G20 s'ouvre à Rio de Janeiro    Maroc-Etats-Unis : une alliance historique célébrée à travers un court-métrage cinématographique    Eliminatoires CAN-2025 : le Maroc lamine le Lesotho (7-0)    UNAF/U17: l'équipe nationale et son homologue tunisienne font match nul    Anniversaire de SAR la Princesse Lalla Hasnaa : Une occasion pour célébrer l'engagement de Son Altesse Royale en faveur du développement durable    Sahara: Le Polisario exhibe des photos de roquettes iraniennes    Amine Tahraoui reconnaît les défis liés aux délais d'attente dans les établissements de santé marocains    Températures prévues pour le mardi 19 novembre 2024    Abdellatif Hammouchi célèbre l'excellence académique dans les rangs de la famille de la sûreté nationale    Des entreprises achètent des médicaments à dix dirhams et les revendent aux Marocains à 80 dirhams : Fouzi Lekjâa critique la dérive du secteur pharmaceutique    Energie solaire dans l'agriculture : le ministère de l'Agriculture prend les devants    Taxis : Vers une restructuration profonde du secteur du transport urbain    CAN féminine (Maroc-2025): Le tirage au sort le 22 novembre à Salé    Trump nomme Brendan Carr président de la Commission de régulation des télécoms    Marine Le Pen inéligible? Le grand chamboulement !    G20: Les maires de 60 métropoles veulent débloquer 800 milliards de dollars pour le climat    La FGD propose un plan d'urgence pour sauver Mohammedia    Un couple disparu entre Tinghir et Azilal retrouvé sain et sauf    Le temps qu'il fera ce lundi 18 novembre 2024    Sous-marins pour la Marine royale : les options françaises, allemandes et russes à l'étude    Miel: Baisse des taxes à l'importation à 2,5%, les apiculteurs furieux    La fête de l'Indépendance est l'occasion de réaffirmer les constantes sacrées du Maroc (Fondation)    Quincy Jones récompensé par un Oscar posthume    69ème anniversaire de l'Indépendance du Maroc : du combat de la démocratie au défi majeur de la modernisation    Blé et Maïs : Le Maroc mise sur les importations face à la baisse de production    LDN. UEFA: Espagne-Suisse et Croatie-Portugal en affiche ce soir    Des chercheurs français découvrent une nouvelle piste de traitement des AVC    Oujda, Méknes, Casablanca et Ben Guerir : lauréats du Prix Sanofi Maroc sur la recherche biomedicale    Qualifs. CAN 25. J6/ Maroc-Lesotho: C'est jour de match !    La Conférence Internationale sur les Réacteurs de Recherche : Réalisations, Expériences et Perspectives pour un Avenir Durable    Production d'électricité : La centrale électrique de Jerada atteint son objectif annuel de production d'électricité avec 56 jours d'avance    Les investissements français en Argentine dominent les entretiens Milei-Macron à Buenos Aires    L'Humeur : Le SMAPP veut construire l'avenir    MAGAZINE : Abdellatif Chagra ou la distinction faite homme    Fondation Al Mada. Un projet pionnier pour démocratiser l'accès des jeunes à l'art    Le stade d'Al Hoceima, officiellement ouvert ce lundi    Terroir : Que pourrait-on acheter lors d'un voyage à Meknès ?    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ehoud Olmert rêve d'un régime présidentiel
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 10 - 2006

Fortement critiqué pour sa gestion du dossier libanais, le Premier ministre israélien cherche des alliés sur sa droite en discutant avec une formation favorable à l'établissement d'un régime présidentiel. Pendant ce temps, le chef du gouvernement palestinien, Ismaël Haniyeh, fait grief aux gouvernements arabes de l'avoir abandonné.
En Israël, il n'y a pas de « trêve des confiseurs » durant les fêtes d'automne, les plus importantes du calendrier religieux juif. La politique ne perd jamais ses droits. Ce qui explique l'attention particulière portée par la presse à la rencontre dans la nuit du 7 octobre, entre le Premier ministre et Avigdor Lieberman, dirigeant d'Israël Bettenou, un parti d'extrême droite russe qui dispose de 11 sièges à la Knesset.
De Yediot Aharonot à Maariv en passant par Haaretz, les quotidiens israéliens soulignent que la rencontre entre les deux hommes laisse augurer de la prochaine entrée d'Avigdor Lieberman au gouvernement. Craignant d'être la cible de vigoureuses attaques de l'opposition lors de la session parlementaire qui s'ouvre dans quelques jours et redoutant hésitations des députés de Kadima et des Travaillistes, Ehoud Olmert aurait trouvé la parade: le ralliement d'Israël Beïtenou à sa coalition lui amènerait 11 voix supplémentaires. Cela pourrait, dans la foulée, conduire deux autres formations, le Parti national religieux et l'Ihoud Léoumi, à quitter l'opposition pour passer dans la majorité. Le principal obstacle à leur ralliement est levé puisque Ehoud Olmert a abandonné son programme de « redéploiement des colonies» en Cisjordanie.
Ces soutiens ne seraient pas de trop pour permettre à Ehoud Olmert de pallier une éventuelle défection du Parti travailliste (19 députés), de Gil, le Parti des retraités (7 députés), et de certains membres de son parti, Kadima, tous hostiles aux concessions qu'aurait fait le Premier ministre à son éventuel nouvel allié. Lors de sa rencontre avec Avigdor Lieberman, le chef du gouvernement se serait en effet engagé à soutenir le projet de réforme en profondeur du système politique israélien défendu par Israël Beïtenou. Ce projet vise à substituer au système national de liste existant, le scrutin d'arrondissement et à renforcer considérablement les pouvoirs du Premier ministre dont les prérogatives seraient désormais calquées sur celle du chef de l'exécutif américain. Le projet, auquel une Commission présidentielle de réforme du régime, a donné son aval, est loin de susciter l'adhésion enthousiaste de tous les membres de l'actuelle coalition. De nombreux observateurs, spécialistes de sciences politiques ou de droit constitutionnel, font remarquer d'ailleurs que la réforme envisagée ne serait pas de nature à remédier aux défauts criants du système politique israélien, notamment l'instabilité gouvernementale. Ils citent en exemple la réforme, abolie par le prédécesseur d'Ehoud Olmert, Ariel Sharon et qui avait pour but de renforcer les grands partis au détriment des petites formations et de conférer au chef du gouvernement une autorité accrue, découlant du suffrage universel et non plus de sa simple désignation par les députés.
Or, les événements ont démenti cette vision singulièrement optimiste. Pour de nombreux observateurs, la réforme projetée, qui heurte l'attachement profond des Israéliens au système parlementaire, risque fort d'avoir les mêmes effets. Sur le papier, elle est parfaite mais la réalité sera bien différente. Cela n'a pas empêché Ehoud Olmert de se déclarer favorable à un régime présidentiel et à laisser entendre qu'il voyait dans Avigdor Liebeman un «partenaire souhaitable» auquel il serait prêt à accorder le titre de vice-Premier ministre. Critiqué pour son immobilisme, le chef du gouvernement semble vouloir ainsi «rappeler qu'il existe» et qu'il est en mesure de substituer à ses alliés du moment, les Travaillistes et les Retraités, d'autre partenaires.
À ceci près que ses éventuels nouveaux alliés sont loin de partager ses vues en matière de politique étrangère. Ehoud Olmert en est bien conscient et dispose au demaurant d'une précieuse «assurance-vie» : le projet élaboré par la Commission présidentielle est mort-né. Il n'a aucune chance d'être ratifié par la Commission des lois de la Knesset et, donc, d'être soumis au vote de celle-ci. Fort de cette conviction, il peut donc s'offrir le luxe d'un flirt passager avec Israël Beïtenou, afin de peser sur ses autres partenaires et renforcer ainsi son autorité. Il n'a pas besoin d'un régime présidentiel pour cela, il lui suffit de se servir des recettes les plus éculées du parlementarisme.
Comme le disait un diplomate, «il faut que tout change pour que rien ne change». Ehoud Olmert a retenu cette leçon et semble l'avoir fait sienne à la veille de son voyage en Russie, un déplacement qui le dispense d'avoir, pour l'instant, à poursuivre le dialogue avec Avigdor Lieberman. D'autant plus que les Travaillistes, en faisant savoir qu'ils n'étaient pas hostiles à un élargissement négocié de la coalition gouvernementale, retournent contre lui la manœuvre imaginée par Ehoud Olmert. Celui-ci est contraint désormais de donner satisfaction aux uns et aux autres, aux Travaillistes comme à Israël Beïtenou, un grand écart qui diminue plus qu'il n'amplifie sa marge de manœuvre.
Le leader travailliste Amir Peretz s'est en effet déclaré prêt à siéger aux côtés d'Avigdor Lieberman alors que, durant la campagne électorale, il s'était engagé à ne passer aucune alliance avec Israël Beïtenou qu'il avait qualifié de « parti d'extrême droite ». Il a changé d'avis sans doute, de l'avis de nombreux observateurs, parce qu'il est avant tout préoccupé de donner le change à l'opinion publique et de redorer son image passablement ternie par son comportement durant la guerre du Liban.
Quant à Avigdor Lieberman, qu'il entre ou non au gouvernement est secondaire. L'important est qu'il ait acquis la stature d'un homme d'état responsable et reconnu.
L'acceptation par Amir Peretz de l'entrée au gouvernement d'Avigdor Lieberman ne permettra pas à Ehoud Olmert de sauver sa coalition. Car le parti religieux orthodoxe sépharade Shass menace de quitter le cabinet si le Premier ministre entérine la coalition sine qua non posée par le leader d'Israël Beïtenou à son ralliement, l'institution d'un «mariage civil», inexistant pour l'instant en Israël. C'est une revendication de longue date des immigrants russes que le Shass ne peut accepter. Rien n'est donc joué, du moins jusqu'au retour d'Ehoud Olmert de Russie...
Du côté palestinien, l'événement le plus important aura été le discours prononcé à Gaza par le Premier ministre Ismaël Haniyeh, un discours empreint d'amertume et de tristesse. Bien qu'il s'affirme décidé à continuer à la tête du gouvernement palestinien, le leader du Hamas s'est plaint de l'hostilité dont il est l'objet non seulement des Etats-Unis mais aussi de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et de nombreux gouvernements arabes qui refusent, à l'exception du Qatar, de l'inviter et de le considérer comme un interlocuteur acceptable. Cette déclaration montre qu'Ismaël Haniyeh a peur pour l'avenir. Tout comme Abou Mazen, il redoute que la bande de Gaza ne sombre dans l'anarchie et ne devienne le théâtre d'une véritable «guerre civile» opposant le Hamas au Fatah. Bien que le Fatah soit divise sur a conduite à tenir, vétérans et jeunes loups se livrant en son sein à d'âpres rivalités, Mahmoud Abbas pourrait en profiter pour mettre en œuvre les solutions que lui suggèrent certains pays, à savoir démettre Ismaël Haniyeh de ses fonctions, constituer un cabinet composé de technocrates et d'experts, dissoudre le Parlement et organiser, début 2007, de nouvelles élections législatives. Reste à savoir si ce coup de force permettrait l'émergence d'une nouvelle direction palestinienne capable de se substituer à celle du Hamas et de disposer d'une large légitimité. Rien ne te garantit.
On comprend dès lors mieux pourquoi le président égyptien, Hosni Moubarak a tiré, le 6 octobre, la sonnette d'alarme en affirmant : «Le Proche-Orient est au bord de l'explosion». Sois homologue syrien, Bachar al Assad, s'est également montre très pessimiste en déclarant : «Nous nous préparons à la guerre». A ceci près que cette affirmation était pour lui un moyen de lancer un discret appel du pied à Israël en vue de la reprise des négociations, entamées sous Yitzhak Rabin puis Ehoud Barak, entre Damas et Tel Aviv afin de permettre à la Syrie de récupérer le plateau du Golan occupé depuis 1967. Si cet appel était entendu et suscitait une réponse, officielle ou officieuse, il est fort à parier que la Syrie ferait passer ses propres intérêts avant ceux des Palestiniens et qu'elle sera plus soucieuse de récupérer le Golan, au prix d'un accord séparé, que d'oeuvrer en faveur d'une solution définitive du problème palestinien. Outre le fait qu'une telle attitude conforterait la thèse des Américains pour lesquels le dirigeant du Hamas extérieur, Khaled Mechaal, installé à Damas, n'est qu'un jouet aux mains des Syriens, ce choix, qui n' est pas totalement à exclure, est une arme brandie au-dessus de la tête d'Ismaël Haniyeh et explique donc le ton très pessimiste de son discours. Comme s'il se préparait déjà à l'inéluctable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.