Pour Amina Benkhadra, directrice générale de l'ONHYM, les chances de découvrir du pétrole au Maroc demeurent intactes. De plus, l'offshore marocain profond représente un grand potentiel, compte tenu de son étendue et surtout la taille de ses prospects. Entretien. ALM : Pour la recherche pétrolière, êtes-vous toujours optimiste ? Amina Benkhadra : S'il est vrai que nous n'avons pas encore rencontré des accumulations importantes d'hydrocarbures, il n'en demeure pas moins que nous restons optimistes et que les chances de faire des découvertes importantes demeurent intactes. Cela provient du fait que nos bassins sont encore sous-explorés. Tous les efforts qui sont déployés actuellement, aussi bien par l'ONHYM que par ses partenaires, visent à mieux connaître notre potentiel. Nous pensons que l'offshore marocain profond représente un grand potentiel, compte tenu de son étendue et surtout la taille de ses prospects. Enfin, la technique de la sismique 3D va certainement accélérer le rythme d'acquisition de données indispensables à l'orientation des travaux d'exploration et à la prise de décisions en matière de forages. Quelle est la situation du portefeuille de l'ONHYM ? Actuellement, le portefeuille de l'ONHYM compte des participations dans cinq sociétés filiales exploitant des substances minérales diverses (CMG, AGM , COMABAR, SCS et SACEM), des participations minoritaires dans ARMICO et dans la société mauritanienne SNIM. Ces participations ont généré pour l'Office des revenus sous forme de dividendes ou de redevances de plus de 30 MDH en 2005. Aujourd'hui, le portefeuille de partenariat comporte 21 sociétés actives, 86 permis de recherche, sept autorisations de reconnaissance et 10 concessions d'exploitation. Il faut noter également que deux accords pour l'attribution de deux autorisations de reconnaissance et un accord pour l'attribution d'un permis de recherche sont en cours de préparation pour leur signature avant la fin de l'année 2006. Quelles sont les filiales qui seront privatisées ? Trois filiales figurent sur la liste des sociétés privatisables. Il s'agit de la Société des sels de Mohammédia (SSM) exploitant un gisement de sel gemme situé dans la province de Ben Slimane et dont le capital est détenu en totalité par l'ONHYM, la Société chérifienne des sels (SCS) dont le capital est détenu à hauteur de 50 % avec la filiale sénégalaise du groupe français les Salines du Midi. Et enfin, Sococharbo, une filiale de la société Charbonnages du Maroc, elle-même filiale de l'ONHYM. Où en sont vos négociations avec vos partenaires étrangers pour la promotion des gisements des schistes bitumineux ? Dans le cadre de la réactivation du dossier des schistes bitumineux, l'ONHYM a élaboré une stratégie pour la promotion de cette ressource nationale. Dans le cadre de cette stratégie, l'ONHYM a entamé des contacts avec des sociétés étrangères intéressées par des partenariats pour l'exploration, l'appréciation et éventuellement l'exploitation des schistes bitumineux nationaux. Certaines négociations sont avancées et peuvent aboutir à des accords dans un futur proche. De l'or dans les provinces du Sud Dans les provinces du Sud, les premiers travaux d'exploration minière ont démarré en 2002. Dans le secteur de Madnat Sadra dans la région d'Aousserd, les travaux ont permis de circonscrire un prospect d'or qui a fait l'objet d'une première campagne de sondages. Dans le secteur d'Ouday Cfa dans la région de Bir Guendouz, les travaux au sol ont débuté en 2005 par géochimie sol, lithogéochimie et cartographie géologique. «Ces travaux ont permis de mettre en évidence un indice aurifère avec des teneurs intéressantes en or, argent et plomb. Cet indice fera l'objet de développement par sondages à partir de l'exercice 2007», selon Mme Benkhadra.