"Gallup" et "Transparency" classent le Maroc parmi les pays les plus corrompus. La première le place à la 93ème place et la seconde à la 70ème. Des notations qui ne prennent pas en considération les réformes en cours. Le Maroc serait un pays aussi "corrompu" que la Russie, l'Ukraine, La Roumanie ou encore le Cameroun. C'est ce qui ressort du dernier classement établi par l'organisation américaine “Gallup“ et rendu public dans la soirée de lundi. Le Maroc, selon ce classement (l'indice de perception de la corruption 2006), partage le "top 9" des pays perçus comme "les plus corrompus" sur un total de 101 pays du monde concernés par cette nouvelle étude. Le Royaume arrive à la 93ème place avec un score de 90 points. Cet indice, établi sur la base de sondages effectués dans les pays concernés, est censé renseigner sur la perception, par les résidents permanents, de la corruption dans le milieu des affaires et dans les secteurs publics. Les sondés étaient appelés en 2005 et 2006 à répondre uniquement à deux questions par "oui" ou "non", les réponses négatives ou le refus de réponse n'étant pas admis lors des analyses des résultats. Une marge d'erreur de 3 % est retenue dans les analyses de “Gallup“ concernant l'indice de perception de la corruption. Ainsi, pour la partie concernant le "top 9" (et donc le Maroc), 32 % seulement des sondés affirment faire confiance aux dirigeants du pays, mais 58 % affirment que les pays en question peuvent progresser à condition de fournir le maximum d'efforts. De l'autre côté, “Gallup“ établit un "top 9" des pays perçus comme les "plus clean". La Finlande vient en tête, suivie du Danemark, de la Nouvelle-Zélande, Singapour, l'Arabie Saoudite, le Royaume-Uni et la Norvège. Le 7 novembre 2006, c'était au tour de “Transparency International“ de rendre public son indice de perception de la corruption (IPC) pour l'année 2006. Cette ONG internationale a classé le Maroc à la 79ème place sur les 163 pays concernés par ses enquêtes. Pour TI, le Maroc a eu droit à la note 3,2/10 pour la transparence. Soit encore le même score que des pays comme le Burkina Faso ou la Moldavie. “Transparency International“ classait premiers, en matière de transparence, les pays scandinaves comme la Finlande, l'Islande et la Suède. En 2003, le Maroc occupait la 70ème place selon le classement de TI. Au Maroc, une loi contre la corruption est en chantier depuis plusieurs années. De même pour une instance centrale de prévention de la corruption et qui devrait être placée sous tutelle de la Primature. Cette instance englobe les autorités gouvernementales, mais aussi des opérateurs économiques de premier ordre et les ONG actives dans le domaine. Cette instance sera chargée de recueillir et de diffuser les informations nécessaires dans ce domaine. Elle est appelée à agir comme force de proposition, puisqu'elle interviendra dans l'élaboration des stratégies de prévention, de sensibilisation ou de coopération internationale. Elle est présidée par un magistrat de la Cour suprême. Récemment, ce sont de nouveaux projets de lois qui ont été adoptés par le Conseil de gouvernement. Ils instituent, pour la plupart, une déclaration obligatoire du patrimoine pour les parlementaires (députés et conseillers), les élus régionaux, les ordonnateurs de dépenses, ainsi que toute personne dont la signature ou l'aval engage les finances publiques, soit au niveau de la commune ou celui de l'Etat.