Entalités rétrogrades, paresse administrative, manque de communication voire mépris affiché envers ces jeunes, continuent d'entraver leur indispensable intégration qui passe, notamment, par l'action associative. Quoiqu'ils en pensent et même si -ce qui est après tout bien naturel- ils ne s'en rendent pas compte, les jeunes de l'axe Casa-Rabat sont somme toute favorisés. Bien sûr tout est relatif et dire cela à des jeunes de certains quartiers relégués entraînerait certainement de l'incompréhension de leur part, pourtant il faut sortir de cet axe et aller à la rencontre des jeunes du Maroc profond pour prendre le pouls de notre jeunesse. Que ce soit à Béni-Mellal, Meknès, Tiflet, Benslimane, Settat, Oujda... partout où je me suis rendu ces dernières semaines à l'invitation des jeunes, j'ai pu me rendre compte à quel point la fièvre de l'engagement associatif avait saisi notre jeunesse. Pas une ville où les jeunes n'aient le désir de s'investir, de bouger, créer... sortir de l'oisiveté. Avec des bonheurs très divers cependant. En effet, quelles que soient l'envie et la volonté de ces jeunes, quelles que soit la réactivité et la disponibilité des walis ou gouverneurs, il n'empêche que, sur le terrain, les choses ne sont pas simples. Mentalités rétrogrades, paresse administrative, manque de communication voire mépris affiché envers ces jeunes, continuent d'entraver leur indispensable intégration qui passe, notamment, par l'action associative. Cependant les choses bougent, j'en ai encore vécu la preuve tangible ce week-end. Sidi Slimane : ville frappée par le chômage où nombre d'entreprises ont mis la clé sous la porte et où le désœuvrement pousse notre jeunesse à la résignation ou à l'immigration. A l'instar d'autres cités –mais ici de façon caricaturale– les jeunes ne trouvent pour seule distraction que les terrasses des cafés, et –à l'infini– entre deux cafés est planté un autre café... Un groupe de jeunes s'est donc levé et a entrepris de sortir la jeunesse de Sidi Slimane de l'ornière. En créant l'association «Nibrasse», ils ont effectivement fait jaillir l'étincelle. Pour lancer leur programme, ils organisaient au week-end une rencontre-débat au cœur de leur ville sur le thème de l'engagement associatif de la jeunesse. Par centaines, ils ont mobilisé les jeunes de Sidi Slimane, fait venir de jeunes militants associatifs de Casa, Mohammedia, Rabat, Meknès, des invités, des journalistes, ils ont sensibilisé la wilaya –à Kénitra– et ont réussi à transmettre leur enthousiasme et leur flamme. Il fallait écouter les jeunes échanger, se questionner mutuellement, essayer de se convaincre les uns les autres et les voir passer du scepticisme à l'envie. Saïd Mousker et Hamidouche avaient, eux aussi, fait le déplacement pour soutenir cette étincelle et effectivement, il fallait voir les yeux de ces jeunes briller d'un début d'espoir. La graine de l'engagement est semée à Sidi Slimane pour que les jeunes y puisent une énergie nouvelle.