De janvier à juillet 2006, le Québec a accueilli 20.519 immigrants, parmi lesquels 6,4 % de Marocains, 7,6 % de Français et 10,8 % d'Algériens. L'Algérie détrône ainsi la Chine à titre de principal pays de naissance des immigrants débarquant au Québec. L'immigration en provenance de l'Algérie et du Maroc était en hausse de 28 % durant la première moitié de l'année 2006 par rapport à la même période de l'an dernier, selon les plus récentes données du ministère québécois de l'Immigration, dont fait état la presse canadienne. Le porte-parole du ministère de l'Immigration du Québec, Claude Fradette, estime que ses services auront accueilli quelque 7.000 Marocains et Algériens à la fin de l'année. Cette nouvelle tendance s'explique par le dynamisme et la scolarisation des jeunes de ces pays. Traditionnellement attirés par l'Europe, ces jeunes découvrent l'Amérique. En 2005, la Chine était le principal pays de provenance des nouveaux venus, suivie de la France. En 2004, c'était l'inverse. Entre 2001 et 2005, plus de 35.000 Maghrébins notamment les Algériens, les Marocains et les Tunisiens ont choisi de s'installer au Québec. En 2004, 18.400 demandes d'immigration en provenance du Maghreb étaient en attente, explique Claude Fradette, porte-parole du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC). La ministre de l'époque, Michelle Courchesne, s'était engagée à régler la situation. "Nous avons alloué des ressources supplémentaires et lancé une campagne d'information au Maghreb pour aider les gens à préparer leur demande. Depuis, tous les gens qui avaient un dossier complet ont été vus en entrevue", selon M. Fradette. L'impact de cette offensive se fait sentir aujourd'hui. Mais, il y a plus qu'une cause administrative pour expliquer que de plus en plus d'Algériens débarquent au Québec. "D'abord, il y a la langue et la situation politique", dit Salah Ferhi, géographe montréalais d'origine algérienne, cité par la presse canadienne. En 2007, le Québec compte accueillir 48.000 immigrants, surtout des jeunes qualifiés qui parlent français. Justement des caractéristiques de la population algérienne. "En Algérie, les jeunes sont très nombreux et c'est difficile pour eux de se faire une place", explique Mustapha Chelfi, rédacteur en chef d'Alfa, journal destiné à la communauté maghrébine. A l'opposé, le nombre d'Italiens d'origine décline dans la province. En 2001, ils étaient 69.500, comparativement à 84.000 en 1986. "Ils sont arrivés en grand nombre de 1945 à 1960", explique Claude Fradette. Dans les années 70 du siècle dernier, ce fut au tour des Haïtiens de débarquer au Québec par milliers, si bien qu'en 2001 on trouvait 47.000 Haïtiens d'origine dans la province. Au cours des cinq dernières années, le Québec a aussi accueilli beaucoup de Chinois : 18.749 entre 2001 et 2005. "Il y a une sélection importante de gens d'affaires et de travailleurs qualifiés qui, étonnamment, parlent le français", dit M. Fradette.