Plusieurs délégations ministérielles ont été dépêchées auprès des membres du conseil de sécurité de l'ONU. Le but est de clarifier la position et la démarche marocaines en attendant le rapport prévu à la fin du mois en cours. Plusieurs délégations ministérielles marocaines se trouvent actuellement en déplacement dans des capitales de pays membres du conseil de sécurité de l'ONU pour expliquer la position et la démarche marocaines pour aboutir à une solution politique, définitive et acceptable pour toutes les parties. Selon une source gouvernementale faisant partie de l'une des délégations ministérielles, le Maroc subirait actuellement des pressions de la part de pays, comme les Etats-Unis, pour dévoiler les détails de sa proposition en ce qui concerne le projet d'autonomie dans le cadre de la souveraineté du Maroc et son intégrité territoriale. Pour cette source, les contours de l'offre marocaine ne sont pas encore définitifs puisque le CORCAS (Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes) n'a pas encore rendu sa copie et dispose jusqu'au mois de décembre pour le faire. Les hautes autorités marocaines, selon la même source, devront encore disposer de plus de temps pour étudier la copie du CORCAS et compléter le tout avec les propositions soumises par divers autres acteurs et notamment les partis politiques selon l'orientation de concertation choisie par le Souverain pour résoudre ce dossier. Les délégations ministérielles marocaines tacheront encore d'expliquer aux diplomaties des pays membres du conseil de sécurité qu'il ne saurait être question de négociations directes avec le Polisario comme le souhaite Alger. L'Algérie, selon les mêmes sources, cherche à pousser dans ce sens et travaille à ce qu'une telle recommandation soit consignée dans le prochain rapport du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara. L'Algérie s'est complètement dévoilée lors des travaux, la semaine dernière, de la quatrième commission de l'ONU, mais aussi lors de la présentation du fameux rapport du Haut conseil des droits de l'Homme (HCDH) prenant fait et cause pour les séparatistes. Une délégation de plusieurs ministres s'était déjà entretenue, vendredi dernier, avec Condoleeza Rice et deux autres responsables américains avant de mettre le cap, lundi, sur Paris pour rencontrer le président français Jacques Chirac. A l'issue de cette entrevue, Philippe Douste-Blazy, chef de la diplomatie française, a déclaré à la MAP que la France souhaitait que les "parties concernées parviennent à une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre des Nations unies". D'autres déplacements de plusieurs membres du gouvernement sont prévus ce mercredi à Moscou, Londres et Pékin. Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, était attendu en Argentine et au Pérou, alors que Nabil Benabdellah, ministre de la Communication, devait se rendre au Ghana et au Congo-Brazzaville. Le rapport du secrétaire général de l'ONU est attendu à la fin de ce mois. Ce sera le dernier du genre à être présenté lors du mandat de Kofi Annan.