Le secrétariat général du PJD a conclu son conclave de deux jours à Ben Slimane par un communiqué final plein de griefs envers le gouvernement. Le parti islamiste appelle l'exécutif à accélérer le processus d'adoption des lois électorales. Le secrétariat général du PJD s'est réuni pendant deux jours, les 16 et 17 septembre à Ben Slimane, pour préparer les grandes lignes de sa rentrée politique. Ce conclave a été clôturé par l'adoption d'un communiqué final, véritable réquisitoire contre le gouvernement Driss Jettou et notamment en matière de santé, d'enseignement, d'emploi, d'habitat et de transport. Le parti islamiste commence par se dire "extrêmement préoccupé" par la détérioration de la situation sociale et notamment après les hausses de prix décidées dernièrement, la détérioration de services sociaux de base et un climat général qui ne favoriserait guère l'investissement. Pour le parti islamiste, la réalisation des projets de l'INDH a été détournée des principes fondateurs de cette initiative dans plusieurs provinces et à des fins partisanes et politiciennes qui portent atteinte à l'esprit participatif et à la gestion transparente devant encadrer les divers projets. Pour la hiérarchie du PJD, l'amélioration de la situation économique du pays ne s'est pas répercutée sur le niveau de vie de l'écrasante majorité des citoyens marocains. Elle fustige également l'"absence de transparence" dans la gestion du dossier des privatisations. Les PJDistes en veulent pour exemple l'accord passé avec Altadis pour la cession des 20 % restants des actions de la Régie des Tabacs. Le PJD se fait encore plus virulent sur le dossier de l'enseignement et de l'éducation. Pour le secrétariat général de ce parti, la réforme a été déviée de ses réels objectifs pour focaliser sur de prétendues réalisations à vocation idéologique : plus de marginalisation, selon le PJD, de l'éducation islamique, la soumission à des pressions intérieures et extérieures pour vider les programmes d'enseignement de leur substance historique, civilisationnelle et nationale. Sur le plan politique, le PJD récidive en imputant au gouvernement la responsabilité dans les pratiques qui ont jalonné le déroulement du scrutin du 8 septembre 2006 pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers. Dans ce cadre, le PJD appelle à une complète réforme du mode d'accès, du rôle et des prérogatives de la deuxième Chambre. Pour les élections législatives de 2007, les islamistes appellent le gouvernement à assumer ses responsabilités, notamment en ce qui est de l'accélération du processus d'adoption de la loi organique de la première Chambre (dont le projet a été "recalé" lors du dernier Conseil des ministres). Les islamistes appellent aussi à un débat national à l'occasion du trentième anniversaire de la promulgation du Dahir de 1976 portant charte communale. Le PJD s'était également exprimé sur le terrorisme en se disant contre toute tentative d'attenter à la sécurité du pays, mais aussi contre l'utilisation, à des fins politiques, de ce dossier, ce que le PJD qualifie de "terrorisme intellectuel". Pour les islamistes, qui saluent la vigilance et la fermeté des forces de sécurité, l'approche sécuritaire doit être encadrée par les dispositions qu'implique l'Etat de droit. Les amis de Saâd Eddine El Othmani ont salué la réaction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux déclarations du Pape Benoît XVI et appelé ce dernier à présenter des excuses explicites aux Musulmans. Au plan organisationnel, le PJD a adopté l'ordre du jour de la session ordinaire de son Conseil national qui devra se dérouler les 18 et 19 novembre 2006.