Le PJD prépare sa mise à niveau. Lors de sa première Université d'été, le parti d'El Othmani planche sur le projet d'une nouvelle loi interne. Le PJD prépare sa mue en attendant l'adoption et la promulgation, de la loi sur les partis. Le parti de Saâd Eddine El Othmani, qui réunit sa première Université d'été à Rabat, soumet à ses militants un nouveau projet de loi interne. Il s'agit-là, pour les PJDistes de la plus importante phase de concertation avant adoption lors de la prochaine réunion du Conseil national du parti. Le texte, qui devra être examiné et adopté mardi 30 août, s'intéresse à divers nouveaux aspects. Il s'agit aussi bien des modalités d'adhésion, des comptes du parti que des instances disciplinaires. Selon ce projet de loi interne, le PJD sera ouvert à tout Marocain âgé de 18 ans et plus et dont les opinions sont proches et surtout respectueux des principes et fondements de la formation islamiste. Si aucune référence explicite n'est faite à l'Islam, le projet de la nouvelle loi interne insiste sur les principes moraux, l'unité du parti et son rayonnement. Toutefois, l'on ne devient pas membre à part entière du PJD du jour au lendemain. Pour intégrer le PJD, le concerné doit formuler sa demande auprès du secrétariat local dont relève son lieu de résidence. Il doit, en plus, être parrainé par deux autres militants actifs. Car, dans la nouvelle configuration soumise au conclave de Rabat, il est plutôt question de membre associé. Ce dernier ne devient membre actif qu'une fois écoulée une période d'un an, sauf décision contraire qui doit être approuvée par le secrétariat général. Le statut de membre actif, lui, n'est accordé que par le secrétariat provincial. Les recours, leur examen et la décision finale reviennent au secrétariat général. C'est cette dernière instance d'ailleurs qui est la seule habilitée à accepter ou rejeter l'adhésion de parlementaires, hommes politiques ou ex-responsables ayant assumé des missions diplomatiques ou de hautes fonctions. En plus des membres associés et actifs, qui devront passer à la caisse pour respectivement 100 et 200 dirhams par an, la nouvelle loi interne du PJD retient l'option du membre d'honneur. Ce statut est attribué, sur décision du secrétariat régional, voire du secrétariat général, à toute personne apportant un appui au parti lors d'occasions bien précises ou un appui financier. Le PJD, dans le projet de sa nouvelle loi interne, se fait intransigeant quant aux obligations de ses membres, à savoir notamment la sauvegarde de l'unité du parti, la participation financière et l'assiduité. Il est intéressant d'ailleurs de relever que parmi les sept contraventions justifiant un passage devant le Conseil disciplinaire, figure en bonne place le non-versement de la participation financière. La nouveauté aussi dans ce nouveau texte est que tout militant PJD devra avoir l'aval du secrétariat général avant d'accepter un poste politique. Dans ce nouveau texte également, sont prévues des instances de disciplines aux niveaux local, provincial et régional pour chapeauter un Conseil d'arbitrage qui se penche sur les recours formulés par les militants mécontents de telle ou telle autre décision. Les divers Conseils de discipline rendent leurs décisions, écrites et justifiées, dans un délai d'un mois alors que la priorité, dans leur travail, est donnée aux tentatives de réconciliation, surtout quand il s'agit de conflits entre individus ou groupes d'individus. Les sanctions, elles, vont de l'avertissement à l'expulsion en passant par le gel du membership pour une période n'excédant pas un an. Le PJD s'intéresse aussi à un meilleur contrôle de ses comptes. La commission des comptes, issue de la Commission préparatoire du cinquième congrès (avril 2004), est institutionnalisée. La Commission des comptes (composée de cinq membres) sera issue du conseil national et se chargera des audits et contrôles avec l'obligation de rendre des rapports annuels. Cette commission est fermée aux membres des instances exécutives du PJD. Pour Slimane Amrani, député et président de la Commission des affaires organisationnelles, il ne s'agit pas là de quelque contrainte de la loi sur les partis, mais plutôt d'une réponse que la transparence et le bon sens exigent. Le projet de la nouvelle loi interne du PJD est divisé en cinq livres totalisant 183 articles.