Rapporteur pour le budget européen et vice-président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, Roland Blum est en tournée au Maroc depuis vendredi dernier. Au menu, les fonds Meda et la question migratoire. Il a fortement été question des fonds Meda I et Meda II, ainsi que des nouveaux mécanismes de financement, vendredi dernier, lors de la rencontre entre Roland Blum et Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. Vice président de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française, le député UMP des Bouches-du-Rhône était au Maroc en tant que rapporteur pour le budget européen. D'où l'objet de la visite axé sur le suivi des crédits européens alloués au Maroc, notamment les fonds Meda I et Meda II. Ce programme Meda est le principal instrument de la coopération financière du partenariat euro-méditerranéen. Le programme a été créé en 1996 afin d'encourager et de soutenir la réforme des structures économiques et sociales des Etats méditerranéens bénéficiaires, en vue d'établir en 2010 une vaste zone de libre échange avec l'UE autour de la Méditerranée. Un important volet des rencontres avec les responsables marocains était aussi consacré à la question migratoire, un enjeu essentiel des rapports entre les deux rives de la Méditerrannée. Pour le député européen, interrogé par ALM, «il est essentiel que l'élargissement de l'Europe à l'Est ne se fasse pas au détriment de la rive Sud». Les nouveaux mécanismes de financement doivent englober cette préoccupation. «La partie marocaine nous a fait part de son désir de voir ces mécanismes de crédit simplifiés dans la démarche», a laissé entendre le député. De même, le Maroc souhaite que ces fonds prennent une dimension sociale, en accord avec l'INDH. Ce dont le député français n'est pas opposé, convaincu qu'il est que seule une coopération globale entre la France et le Maroc ,mais aussi avec l'Espagne et au delà, l'Union européenne, peut aider à résoudre les problèmes du flux migratoire. «De pays traditionnellement émetteur de flux migratoire, le Maroc est devenu aussi un pays d'accueil. Une nouvelle situation est donc posée», indique M. Blum qui appelle à tenir en compte de cette évolution dans les relations bilatérales (politique, economique), le rôle de l'Union Européenne, en temps qu'acteur de co-développement. Par la suite, le député français a rencontré Driss Guerraoui, conseiller du Premier ministre pour les questions sociales. Des entretiens ont aussi eu lieu avec des universitaires (Faculté Mohammed V) et des membres de la société civile. Même si durant leur rencontre, M. Blum et M. Oualalou n'ont pas implicitement évoqué un Meda 3, il a été beaucoup question de nouveaux instruments de financement et d'assouplissements de procédures. Le Meda 3 qui pourrait éventuellement prendre le relais au Meda 2 en 2007 prendra-t-il en compte ces exigences? Programme Meda : fiche technique Le règlement MEDA, adopté le 15 juillet 1996, permet à l'Union européenne de renforcer son intervention dans les pays du sud de la Méditerranée dans 3 directions: soutien de la stabilité politique et de la démocratie, création d'une zone de libre-échange, coopération dans le domaine social, culturel et humain. Un programme MEDA II a pris le relais pour la période 2000-2006 avec un budget indicatif de 1,125 milliard d'euros (7,35 milliards de francs). MEDA II devrait introduire deux types de changements complémentaires au règlement actuel du programme. Concernant les processus de décision, la Commission européenne ne présenterait plus de propositions de projet individuel mais plutôt des programmes indicatifs et des plans de financement annuels. En outre, le contenu de la coopération se concentrera sur la préparation des accords de libre-échange. Les financements se font sous forme d'aides non remboursables, gérées par la Commission européenne, de capitaux à risque et de bonifications d'intérêt pour prêt de la BEI, en faveur de l'environnement. 90% des ressources sont consacrées de façon bilatérale aux partenaires et 10% aux activités régionales. Outre le Maroc, les pays éligibles sont l'Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Syrie, Tunisie, Turquie et Territoires palestiniens. de leurs besoins et des progrès accomplis dans leurs réformes structurelles.