Dans la province de Tiznit, 200 vélos ont été distribués à de jeunes collégiennes. Cette opération baptisée "Un vélo pour elle" vise à lutter contre l'abandon scolaire qui sévit dans cette région du sud du Maroc. Une rentrée scolaire pas comme les autres dans la province de Tiznit. Finies les longues heures de marche et d'épuisement pour rejoindre le collège. 200 jeunes filles, issues de familles défavorisées de cette région du Sud du Maroc, ont reçu des vélos pour poursuivre leur scolarité dans de meilleures conditions. Cette opération, baptisée "Un vélo pour elle", est menée par l'association "Juste pour eux" en partenariat avec la Fondation Décathlon. Objectif visé : contribuer à la lutte contre l'abandon scolaire au moment du passage au collège. «La question de l'abandon scolaire précoce est un grand problème dont souffrent les zones rurales. Dans ces régions du pays, le collège se situe souvent de 4 à 5 km du domicile. Les collégiennes sont amenées à faire quatre fois le trajet dans la journée, soit plusieurs heures de marche par jour. Souvent, il n'existe pas de transport scolaire. Ce qui est fatigant pour la jeune fille. Ceci sans oublier, qu'une fois rentrée chez elle, elle aide sa mère dans les travaux ménagers. A cause de cette situation, plusieurs filles abandonnent leurs études», dit Mosleh Ibrahim, responsable au sein de la logistique de Decathlon au Maroc. Selon les statistiques officielles de la délégation provinciale de Tiznit, 241 cas d'abandon scolaires dont 129 chez les filles ont été enregistrés lors de l'année 2005-2006 pour cause d'éloignement des collèges. La commune rurale de Bounaâmane est la plus touchée par ce phénomène. Le collège Ibn Khaldoune, situé dans cette commune, a enregistré l'année dernière le départ de 31 élèves dont 17 filles. Pour l'année scolaire 2004/2005, le taux de scolarisation des filles de 12 à 14 ans était de 52.6%. En milieu rural, 994 collégiennes sur un total de 2.659 ont abandonné leur scolarité en cours d'année, soit 37.4 %. «Notre démarche vise donc, en premier lieu, à contribuer à la lutte contre la déperdition scolaire chez les filles et à augmenter, par conséquent, leur taux de scolarisation. Notre second objectif est de promouvoir par la pratique du sport, l'intégration sociale des personnes défavorisées», ajoute M. Mosleh. Par ailleurs, cette opération sera suivie de la mise en place d'ateliers Décathlon, qui auront pour vocation de former les filles à la réparation des petites pannes et de les rendre ainsi autonomes. La délégation du ministère de l'Education nationale à Tiznit, également partenaire dans cette action sociale, mettra à disposition des bénéficiaires des locaux et des terrains de sport pour apprendre aux filles à conduire les vélos. Elle mettra également en place un comité de suivi qui évaluera les effets de cette action à caractère humanitaire.