Un accord entre le Fatah et Hamas pour la constitution d'un cabinet d'unité nationale pourra mettre un terme à l'isolement de l'Autorité palestinienne. Les Européens se disent optimistes, tandis que Washington reste sceptique. Est-ce le début de la fin de la crise qui frappe les territoires sous souveraineté palestinienne depuis six mois ? Asphyxiée par le manque de moyens financiers dû au gel des aides octroyées par les pays occidentaux, l'Autorité palestinienne va-t-elle enfin pouvoir respirer de nouveau ? Un accord entre Hamas et le Fatah, pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale a créé l'espoir parmi les Palestiniens. La fin de l'isolement ? Rien n'est encore sûr, mais les Européens ont accueilli avec enthousiasme l'annonce d'un tel accord. «L'Union européenne fait bon accueil et souhaite plein succès à la négociation sur la formation d'un gouvernement de coalition Fatah-Hamas, car cet évènement jouera un rôle positif pour le processus de paix palestinien», a indiqué, le 11 septembre, Javier Solana, Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure. La constitution du nouveau gouvernement palestinien sera basée sur un document qui prévoit la création d'un Etat palestinien à Gaza et en Cisjordanie avec Jérusalem-Est pour capitale, ce qui constitue une reconnaissance implicite d'Israël dans ses frontières d'avant la guerre de 1967. Un porte-parole du Hamas a, néanmoins, indiqué que la position du mouvement de la résistance islamique restait inchangée. «Le Hamas conservera son programme politique (...) Nous ne reconnaîtrons jamais la légitimité de l'occupation», a affirmé Sami Abou Zouhri. Les Etats-Unis ont, pour leur part, été plutôt sceptiques. Washington a indiqué qu'elle allait juger le nouveau gouvernement palestinien sur ses actes, notamment sur son respect des exigences du Quartette. Composé des Etats-Unis, de l'UE, de la Russie et de l'Onu, celui-ci demande au Hamas de reconnaître le droit d'Israël à l'existence ainsi que les accords passés et de renoncer à la violence. Selon Ahmed Youssef, principal conseiller du président Abbas, la reconnaissance des accords passés est déjà inscrite dans l'accord. «Tout ce qui a été signé par l'OLP (l'Organisation de libération de la Palestine) et l'Autorité palestinienne est considéré comme valide, à l'exception de tout ce qui va à l'encontre des droits inaliénables des Palestiniens», a-t-il expliqué. Quant aux deux autres demandes du Quartette, ils feront, selon lui, l'objet de "négociations" avec le groupement international. «Beaucoup de questions seront mises sur la table, dont celle de la reconnaissance d'Israël qui est l'une des plus controversée», a-t-il ajouté. L'heure est désormais à la répartition des postes du cabinet qui sera toujours dirigé par l'actuel Premier ministre Ismaïl Haniyeh. M. Youssef a indiqué que le cabinet comprendrait 24 ministères, comme l'actuel, tout en estimant qu'il était "trop tôt" de parler de la répartition précise des portefeuilles ministériels. Un tribunal militaire israélien ordonne la libération de 18 parlementaires du Hamas Un tribunal militaire israélien a ordonné mardi la libération de 18 personnalités politiques du Hamas, parmi lesquelles figurent trois ministres. Les représentants du mouvement palestinien resteront cependant incarcérés pendant au moins deux jours supplémentaires en attendant l'examen d'un appel. L'armée israélienne a interpellé plus d'une vingtaine de parlementaires du Mouvement de la résistance islamique depuis le mois de juin, après l'enlèvement d'un de ses soldats. Le tribunal a déclaré que les parlementaires devraient être libérés sous caution pendant leur procès. Le ministère public a fait appel de la décision. Le tribunal doit rendre son jugement jeudi.