La situation «critique» des journalistes de la RTM est au centre des revendications du SNPM et du Forum pour la démocratisation des médias du secteur public. La maison de la rue El Brihi est qualifiée de «maillon faible» du processus. Le sit-in que l'on attendait mardi et qui devait être organisé par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) devant les sièges de la RTM et du Parlement n'a pas eu lieu. Ce mouvement de protestation devait être mené en coordination avec le Forum pour la démocratisation des médias du secteur public pour attirer l'attention des responsables et de la société civile sur la situation «pénible» que vit une large tranche de ces journalistes. Finalement, une nouvelle chance a été donnée à la négociation. A l'heure où nous mettons sous presse, le mouvement est toujours maintenu dans le principe, mais des réunions regroupent encore membres du syndicat et responsables de la RTM et du Ministère de la Communication pour parvenir à une issue évitant le recours au sit-in. Auprès du syndicat, on ne cache nullement l'intention de recourir au sit-in, si les négociations avec les responsables n'aboutissaient pas à des mesures concrètes pour améliorer la situation des journalistes de l'audiovisuel. La concomitance avec une manifestation similaire de l'Association marocaine pour les droits humains, gênerait quelque peu cette initiative, mais l'esprit demeure le même. La situation des journalistes de la RTM demeure au centre des revendications du Forum pour la démocratisation des médias du secteur public. Auprès du SNPM, on estime que la RTM, une institution bien installée et de surcroît la première chaîne du Maroc, connaît paradoxalement la situation la plus pénible. Les journalistes de la RTM, assure-t-on, sont toujours assujettis au régime de la fonction publique. Ces derniers, alors que dans les faits ils accomplissent un travail journalistique qui oblige et impose à certains des horaires et un volume de travail sans commune mesure avec la qualification de fonctionnaires du secteur public. Younès Moujahid, secrétaire général du SNPM, n'hésite pas à établir la comparaison entre la situation des journalistes de la RTM et ceux de la chaîne de télévision 2M. Ces derniers semblent être relativement plus nantis, puisqu'ils évoluent désormais dans le cadre d'une convention collective, chose qui n'existe pas encore pour leurs confrères de la RTM. Un autre problème de taille est la «quasi-inexistance » au sein de la RTM d'horizons de carrière pour les journalistes. Au SNPM, on dresse volontiers la liste de ceux, nombreux, qui y ont passé l'ensemble de leur carrière au même poste et avec les mêmes responsabilités. Aujourd'hui, le syndicat insiste sur le caractère urgent de la situation. Younès Moujahid fait état de la volonté du syndicat de porter la question sur la scène nationale et d'interpeller à ce sujet, les partis politiques, les centrales syndicales, la société civile et toutes les composantes de la société.