Gérard Larcher reçu par le Chef du gouvernement avant son déplacement vers le Sahara    Conseil des droits de l'homme de l'ONU : Abdellatif Ouahbi rencontre le chef de la diplomatie de Bahreïn    Mekan Ishanguliyev nommé ambassadeur du Turkménistan au Maroc    UM6P, OCP Fertilizantes, OCP Nutricrops et Embrapa s'associent pour promouvoir l'innovation pour une agriculture durable    Assurance en Afrique : 6 tendances qui redéfiniront le secteur    Industrie : Le groupe Anouar Invest inaugure son académie de formation    Info en images. Le Maroc parmi les 50 pays les plus influents au monde    BCIJ : La cellule démantelée était un projet de la « wilaya de Daech au Sahel » pour mettre sur pied sa branche au Maroc    Défense : Les premiers hélicoptères Apache attendus ce lundi au port Tanger Med    Fouzi Lekjaa en visite officielle en Mauritanie pour renforcer la coopération sportive entre les deux pays    Morocco intensifies counterterrorism measures after dismantling of «Lions of the Caliphate» cell    French Senate President Gérard Larcher meets Moroccan PM    Parution : «Fractales», le nouvel essai philosophique d'Abdelhak Najib    Patrimoine : quand l'appropriation culturelle menace l'héritage    Le Maroc reçoit ses premiers six hélicoptères Apache AH-64E    Croissance du PIB du continent : La BAD prévoit une accélération continue pour 2025 et 2026    Palestine : A Jénine, Israël réquisitionne les maisons de Palestiniens et les transforme en postes militaires    Etats-Unis : Licenciement d'au moins 1600 employés de l'USAID    Le pape François dans un état "critique", annonce le Vatican    Turquie : un dixième maire suspendu pour « terrorisme »    Un avion d'American Airlines atterrit en urgence à Rome suite à « une alerte à la bombe »    Bourse de Casablanca consolide ses gains à la clôture    Nouveau souci pour Nayef Aguerd    Glory 98 : Victoire spectaculaire du combattant marocain Hamicha    Récap. J22 (Botola D1) : La RSB fonce, le MAT glisse !    National "Amateurs". J18 : Wydad Temara nouveau leader !    CAF : La VAR et un stage de remédiation pour ''sécuriser'' l'arbitrage des matchs à élimination directe de la LDC et la CCAF    Ligue 1 : Zakaria Aboukhlal s'offre l'un des plus beaux buts de la saison    Bank Of Africa et sa filiale IT Eurafric Information certifient leur Data Center selon la norme ISO 50001    Inflation sous la loupe: Quelles perspectives pour 2025 ?    Températures prévues pour le mardi 25 février 2025    Morocco-Switzerland workshop : Advancing sustainable tourism in Beni Mellal    Sachets de nicotine "Pablo" : Cette dangereuse tendance qui menace nos jeunes    Le temps qu'il fera ce lundi 24 février 2025    Le marché monétaire évolue en équilibre du 14 au 20 février    Miloudi Moukharik reconduit à la tête de l'UMT pour un quatrième mandat    "Captain America" se maintient en tête du box-office nord-américain    Radio Abraham (www.radioabraham.net) : Un pont entre les cultures et un vecteur de compréhension mutuelle    Bénin. Le Festival des Arts célèbre la richesse et la diversité du continent    Double homicide à Mohammedia : un septuagénaire abat sa fille et son gendre avec une arme à feu    Le Parlement panafricain ouvre une session en présence de députés marocains    Ligue 1: Le magnifique doublé d'Achraf Hakimi contre Lyon [Vidéo]    La Finlande ferme le bureau des séparatistes du Polisario et interdit leurs activités sans autorisation préalable    Taza : recours judiciaire envisagé pour l'expropriation liée au barrage Sidi Abbou    Deux complices de Mohamed Amra interpellés à Marrakech    La RAM renouvelle son partenariat avec le festival du cinéma de Ouagadougou    La chaîne Tamazight dévoile sa grille spéciale ramadan : une programmation variée entre fiction, documentaires et émissions culturelles    L'Algérie utilise une image du Ksar Aït Ben Haddou dans une vidéo officielle    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«L'intégration est d'abord une question politique»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 08 - 2006

Driss Ajbali, sociologue marocain établi en France, estime que la création d'un conseil de la communauté marocaine à l'étranger contribuera à faire participer les MRE dans le projet de société entamé par le Maroc.
ALM : L'émigration marocaine va avoir son conseil et, peut-être un jour, ses députés ! En tant qu'acteur de cette émigration, comment appréhendez-vous ces évolutions ?
Driss Ajbali : Sous la puissante impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc est non seulement en mouvement, il se présente aussi comme un gigantesque chantier. Ce chantier ne saurait être attesté par les seules et nombreuses pelleteuses visibles dans tous les recoins du Royaume. Il est aussi confirmé par toutes les réformes dans des domaines où l'action royale charrie du sens et des symboles : les droits de l'Homme, l'IER, la Moudawanna, l'INDH… Ce sont là les fondations d'un nouveau Maroc qui s'édifie par petites touches, comme s'il s'agissait de dessiner une aquarelle délicate. Cette entreprise, Sa Majesté l'entreprend posément, sereinement et sans brutaliser ni la société ni le peuple. Avec le discours du 6 novembre 2005 réaffirmé par celui du Trône en 2006, il a non seulement réaffirmé l'éminence de la place qu'il accorde aux Marocains de l'étranger, mais il lui a donné une ampleur singulière.
Comment cela ?
Le discours du 6 novembre est l'expression d'un puissant volontarisme politique. Il n'est pas simplement une promesse d'avenir. Il doit être entendu comme un défi et un devoir. Surtout pour ceux à qui il est destiné. Un défi parce que la communauté doit être à la hauteur de ce volontarisme et de cette ambition. Un devoir parce qu'il faut en réussir la traduction intelligente. Le conseil ou les élections ne doivent pas être le prétexte pour attiser les appétits, nombreux, légitimes et variés. Ils ne devraient pas aboutir à la reproduction de la malheureuse expérience de 1984. Ni le conseil ni la députation ne sont destinés à créer des baronnies nouvelles. Le Maroc et encore moins les Marocains de l'étranger n'ont pas besoin de cela. Ce dont il est question, c'est la mise en place des outils et des interlocuteurs crédibles capables non seulement de réparer une injustice faite à la citoyenneté des Marocains de l'Etranger, mais aussi de créer les conditions de les faire participer à la construction démocratique du Maroc futur.
Purquoi faites-vous preuve d'autant de réserves ?
Ecoutez, depuis le mois de novembre, on sentait comme une forte agitation dans l'immigration où chaque MRE se pensait potentiellement futur député. Il y a, par ailleurs, comme une hyperthermie autour du conseil où tout le monde s'y voit déjà. On ne connaissait pas encore le mode de scrutin ni le découpage des circonscriptions que la plupart des partis politiques étaient partis en chasse dans les grandes villes européennes. Sans compter la sourde guerre qui se préparait entre tenants de l'amicalisme le plus éculé et une forme de camardisme revanchard. Or, le dossier est bourré d'enjeux qui sont autrement plus cruciaux que les carrières personnelles, les petits calculs politiciens ou les règlements de comptes passés. L'enjeu, c'est, certes, la mise en place des moyens de renforcement des liens avec une communauté qui constitue un apport et une valeur ajoutée pour l'économie du pays. Mais il y a plus important. C'est de voir comment faire participer cette communauté au projet de société qui, à mes yeux, doit s'opérer comme un double mouvement de modernisation de la marocanité et de marocanisation de la modernité. Ça, c'est un beau défi.
Ce que vous dites est-il aussi valable pour la troisième génération des MRE ?
Personnellement, je suis mal à l'aise avec l'imprécision des ces qualificatifs. Qu'est-ce à dire que de qualifier des enfants qui n'ont jamais émigré par l'émigration de leurs parents ? Nous touchons là à des questions complexes d'identité. S'il y a une chose qui est sûre, c'est la marocanité. Aujourd'hui, depuis une vingtaine d'années, il y a des Marocains d'origines belge, hollandaise, française ou canadienne. Le Maroc était intrinsèquement pluriel. Il est devenu, par mouvement migratoire, pluriel sur tous les continents. Le futur conseil ou les autres expressions de la citoyenneté de cette communauté doivent avoir comme souci de cultiver cette marocanité chez ces Marocains du monde.
Quel est le profil de ces jeunes : plutôt des cadres ou des casseurs de banlieue ?
L'immigration marocaine, du moins en Europe, est un fait social global. On y trouve de tout, y compris ceux qui sont arrivés à l'âge de la retraite et qu'on a souvent tendance à négliger. Des réussites ? Oui. Certes. Mais aussi beaucoup d'échecs. Cependant, les 3 millions de Marocains ne sont pas tous en Europe ou aux USA. Ils sont aussi dans des pays africains ou dans des pays arabes. Que signifie la réussite et l'échec dans ces contrées ? C'est une question qui reste à poser. Je reste, pour ma part, dubitatif devant toutes ces émissions spécialisées dans la vente du mythe de l'oncle d'Amérique.
L'intégration serait-elle plus facile en Europe que dans un pays arabe ?
Sûrement. En Europe, malgré tous les retards pris et les difficultés rencontrées, l'intégration est en marche. Elle est l'expression d'une maturité politique qui, elle-même, résulte d'un combat. C'est lourdement se tromper que de penser l'intégration comme une question culturelle. C'est d'abord une question politique. La preuve, il y a des Marocains qui sont plus intégrés en Europe que dans certains pays arabes.
Que peut faire le Maroc pour tisser des liens solides avec ces jeunes MRE ?
Le Souverain a donné le signal et la direction. Les MRE auront bientôt les outils et le métier qui leur permettront de contribuer à ce tissage. A nous de le réussir. La balle est dans notre camp.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.