«L'absolu par Peugeot», c'est par ces termes que la marque au lion présente sa dernière création : la 908 RC. Assez spectaculaire, ce prototype annonce les lignes de la future remplaçante de l'actuelle 607, mais surtout, il préfigure le bolide qui défendra les couleurs de Peugeot lors des prochaines 24 Heures du Mans. Elle sera assurément «LA» grande star de Peugeot au prochain Mondial de l'automobile de Paris (du 30 septembre au 15 octobre). Elle, c'est la 908 RC, qui vient d'être officiellement révélée, mais qui n'est pour le moment qu'un concept-car préfigurant de futures productions sochaliennes. Plus précisément, il est question de voir arriver, dans les mois qui viennent, une remplaçante du fleuron de Peugeot, ainsi qu'une nouvelle monoplace taillée pour disputer les prochaines éditions des 24 Heures du Mans. Car il faut savoir que le constructeur français continue à caresser le rêve de pouvoir remporter les 24 Heures du Mans avec un moteur Diesel. Une performance concrétisée pour la première fois cette année par Audi. Du coup, c'est à travers une conception architecturale «hybride» de : coupé quatre portes, que la 908 RC se présente, avec en son creux un puissant V12 Diesel placé en position centrale arrière. Tout est dit ! Enfin presque… Super-sportive, la 908 RC l'est d'abord par une carrosserie à qualifier pour le moins de «spectaculaire». On y découvre une grande berline tricorps crayonnée un peu dans l'esprit du CLS de Mercedes. C'est surtout le cas du profil, qui affiche une ligne de pavillon basse et fluidifiée jusqu'à la partie arrière. Toujours sous cet angle, on remarque un vitrage latéral encadré de chrome, une ceinture de caisse haute, ainsi que des jantes sculpturales composées de vingt rayons et généreusement dimensionnées (20 pouces à l'avant, 21 à l'arrière). Pour le reste, l'ensemble reçoit quelques détails (optiques avant, feux arrière, museau proéminent, bouche ultra-béante...) inédits et montre globalement un degré d'élégance et de magnificence rarement atteint par Peugeot. Question dimensions, on retiendra surtout que la 908 RC s'étend sur plus de cinq mètres de long (5,123 plus précisément), soit autant qu'une limousine allemande. On signalera aussi les porte-à-faux courts qui suggèrent une certaine sportivité comme Peugeot aime d'ailleurs à souligner : «Son architecture engendre une silhouette particulièrement basse, avec un avant très ramassé, et donc des proportions propices à un style racé et sportif». A l'intérieur, les clichés révélés ne sont pas des photos réelles, mais plutôt des images de synthèse. Là-encore, la 908 joue résolument une carte avant-gardiste et futuriste. On ne vous parlera pas de la noblesse des matériaux et encore moins d'une finition de grande qualité, car ce devrait être une évidence. En revanche, on reconnaîtra que le poste de conduite de cette Peugeot est presque digne de celui d'une navette spatiale. Il y a d'abord les contours presque singuliers de son gigantesque pare-brise qui devrait dégager un champ de vision optimal. Ensuite, il y a la forme étrange du volant à moyeu fixe (principe inauguré par la Citroën C4), puis surtout, cet écran à commande tactile permettant de contrôler toutes les fonctions du véhicule (radio et lecteur MP3, navigation, climatisation quadri-zone…). Un dispositif couplé à un autre écran multimédia positionné entre les deux sièges de la banquette pour rendre lesdites fonctions accessibles aux passagers arrière. Mais tous cela n'est qu'artifice par rapport à la pièce maîtresse qu'accueille la 908 dans ses entrailles. Il s'agit d'un douze cylindres en V ouvert à 100°, placé en position centrale arrière et d'une cylindrée de 5.5 litres. Un moteur HDi qui délivre 700 chevaux pour un couple de 1.200 Nm. Ce sont là des valeurs qui promettent des performances époustouflantes et laissent une idée très optimiste quant à la participation du lion aux prochaines épreuves mancelles. Reste que si l'on est sûr que la 908 RC sera déclinée en monoplace chargée de courir au Mans dès 2007, on peut en revanche se poser la question de savoir si Peugeot osera la commercialisation en série de ce concept tel qu'il est (ou presque), c'est-à-dire en coupé-limousine à gros moteur (Diesel ou essence) et à positionnement élitiste. A cette interrogation, le dossier de presse émis par la marque au lion est peut être positif puisqu'on y lit : «L'idée originelle consistait à créer une limousine offrant à ses quatre occupants des sensations automobiles inédites, tout en affichant un style très dynamique. Une voiture, sans concession, mariant sport, confort, luxe et environnement. Bref, proposer un véhicule exclusif à quatre portes réveillant tous les sens de ses observateurs comme de ses passagers». D'accord, mais ce ne sont là que des lettres écrites, bien moins concrètes que les impératifs de viabilité et de rentabilité financières.