La course aux 90 sièges à la Chambre des conseillers est ouverte. Le ministère de l'Intérieur vient de dévoiler les détails du déroulement de ce scrutin partiel impliquant près de 45.000 grands électeurs. La course est ouverte aux 90 sièges de la Chambre des conseillers qui pourraient changer de titulaires à l'issue des élections du 8 septembre prochain, date fixée lors du dernier Conseil des ministres, le 20 juillet 2006. Le ministère de l'Intérieur vient d'annoncer que le dépôt des candidatures pour ce scrutin devra se faire entre le 28 et le 31 août à midi. Sauf grande surprise, la majorité des candidats à ce scrutin est connue d'avance. C'est le cas, par exemple, pour les candidats du MP (Mouvement populaire) qui avaient été désignés sur un vote du bureau politique de leur parti qui avait fait des mécontents. Idem pour le RNI. Le parti d'Ahmed Osman a tranché, à sa manière, en décidant de reconduire tous les sortants, une quinzaine au total. Pour les autres partis, le choix n'a pas été sans provoquer des "déchirements" et autres dissensions. C'est le cas pour l'USFP qui a eu du mal à imposer un Mohamed Naqqad face au MP Lahcen Bouoûd dans la région de Fès-Boulemane au titre du collège électoral des collectivités locales. Ou encore pour le PPS à Tétouan affecté par la démission de Mohamed Ahejjam, l'ex-président du groupe de l'Alliance socialiste à la première Chambre. De plus, d'autres alliances contre-nature devraient être conclues entre les partis politiques dans plusieurs régions et selon les fameux "échanges de services". Tel est le cas d'un MP à Marrakech-Tensift-El Haouz qui fait campagne pour un candidat USFP et le reste à l'avenant ! La concurrence sera encore plus rude au sein des collèges électoraux où l'élection porte sur un seul siège. C'est le cas, par exemple, de celui qui est à pourvoir au titre de la Chambre des pêches maritimes d'Agadir. Le siège était occupé par Lahcen Bijdiguen. Lui ou son successeur devront séduire les 72 grands électeurs dont ils briguent les voix. Ce sera encore le cas, dans une moindre mesure, pour les Chambres de commerce, d'industrie et des services, collège électoral pour lequel huit sièges sont impartis, alors que 9 conseillers seront élus par les représentants des salariés pour remplacer (ou reconduire) des noms aussi célèbres que le n°2 de l'UMT Miloudi Moukharik ou le CDT Ahmed Zaïdi. Selon le ministère de l'Intérieur, le nombre d'électeurs inscrits et donc concernés par ce scrutin est de 44.547 répartis sur 343 bureaux de vote. Le collège électoral des collectivités locales a la part du lion avec 54 sièges et 23.213 électeurs. Cette "disproportion" entre nombre de sièges et celui des électeurs explique la "fluctuation" de la "valeur" des voix qui, selon plusieurs sources, varie entre quelques « misérables » milliers de dirhams pour les collectivités locales et des dizaines de milliers de dirhams pour les Chambres de commerce par exemple. Les "prix" varient aussi selon le nombre des sièges impartis à chaque région. Le ministère de l'Intérieur a annoncé le lancement de la campagne électorale "officielle" le 1er septembre et sa clôture le 7 du même mois, à minuit. Le scrutin du 8 septembre se déroulera par liste et à bulletin de vote unique comportant les symboles des listes, le nom de la tête de liste et, le cas échéant, l'appartenance partisane ou syndicale de cette même liste. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, est, par ailleurs, attendu aujourd'hui à 15 heures devant la Commission de l'intérieur, des infrastructures et de la décentralisation pour répondre à la demande de plusieurs groupes parlementaires désireux de l'entendre sur les mesures prises par son département pour garantir le bon déroulement du scrutin du 8 septembre.