La signature de l'accord de pêche Maroc-Union européenne a eu lieu le mercredi 26 juillet à Bruxelles. Il ne manque que la ratification pour que les Européens puissent repêcher dans les eaux marocaines. L'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'Union européenne et le Maroc a été signé hier, mercredi 26 juillet, à Bruxelles. Ont procédé à la signature de cet accord Ménouar Alem, ambassadeur du Maroc auprès des communautés européennes, Eika Kosonen, ambassadeur représentant de la Finlande auprès de l'Union européenne et Cesar Deben Alfonso, directeur à la direction générale de la pêche et des affaires maritimes auprès de la Commission européenne. Prévu pour une durée de 4 ans reconductible, cet accord autorise l'exercice de la pêche à 119 navires de l'Union européenne (dont 100 espagnols), répartis comme suit, selon le type de pêche : 97 navires (dont 10 thoniers canneurs français) pour la pêche artisanale et 22 chalutiers et palangriers pour la pêche dite démersale ( espèces vivantes au fond de la mer). Ces navires pourront opérer au large des côtes marocaines pour pêcher jusqu'à 60.000 tonnes de poisson par an, notamment des anchois et des sardines. L'Union européenne versera en échange une compensation financière d'environ 163 millions d'euros pour toute la période, dont 148 millions versés par le budget communautaire et 14 millions par les pêcheurs. «Cet accord traduit la volonté du Maroc et du gouvernement de SM le Roi d'approfondir ses relations avec l'Union européenne en élargissant le spectre de ses relations qui est déjà étendu», a annoncé M. Alem dans une déclaration relayée par l'agence MAP. Et d'ajouter, «pour le Maroc c'est un accord très important, pour l'Union européenne il l'est également, parce qu'il va permettre à 119 bateaux originaires de pas moins de onze Etats membres à avoir accès à des possibilités de pêche au Maroc pour une période de quatre ans et destiné principalement aux pêcheries artisanales et des espèces pour lesquelles le Maroc a un très grand potentiel notamment parce qu'il concerne les pélagiques». Au mois de mai dernier, les ministres européens de la Pêche ont formellement adopté l'accord de pêche avec le Maroc. La ratification est la dernière procédure pour que les pêcheurs européens puissent repêcher dans les eaux marocaines, où ils ne pouvaient plus opérer depuis l'expiration en 1999 de l'accord précédent, qualifié par l'ambassadeur du Maroc auprès des communautés européennes comme étant «trop classique». En Espagne, ce sont les pêcheurs de l'Andalousie et des Canaries qui ont obtenu la part du lion dans ce nouvel accord qui se veut novateur. Selon le secrétariat général du département des Pêches maritimes, la région de l'Andalousie a reçu 42 licences et les Iles Canaries 37, alors que la Galice en a obtenu 17 en plus du droit de pêcher 400 tonnes d'espèces pélagiques. Enfin, le Pays-Basque et la région de Cantabrie ont reçu chacun deux licences. À la fin de chaque année, un rapport est prévu par cet accord. «C'est un rapport qui va être établi de manière conjointe par les deux parties signataires. Cela nous permettra, entre autres, de préserver nos ressources halieutiques. En plus, il y a également un contrôle des bateaux et des prises à travers différents moyens prévus par le texte de l'accord», avait annoncé à ALM Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes.