Un jeune policier a trouvé la mort, hier à l'hôpital Souissi à Rabat, après avoir été poignardé par un repris de justice. Cette agression, qui s'est déroulée dans l'enceinte du Tribunal de 1ère instance de la capitale, a par ailleurs fait une autre victime parmi les avocats. Crime horrible, hier à 9H30, dans l'enceinte du Tribunal de 1ère Instance de Rabat. Ce crime, qui a traumatisé les habitants de la capitale, est survenu alors que les premières audiences du Tribunal avaient à peine commencé. Un jeune, visiblement hystérique, y fait irruption, alors qu'il n'était aucunement impliqué dans les procès en cours d'instruction. Perturbé par le chahut provoqué par cet intrus, le juge a d'abord exigé le calme. Rien n'y fait. L'inconnu continue de s'agiter, en dépit du rappel à l'ordre du juge qui demande, enfin, de le sortir de la salle. C'est à ce moment que l'irréparable est arrivé. Excédé par l'agitation de ce quidam, le policier s'est résolu à lui mettre les menottes. Après avoir réussi à échapper à l'étreinte, l'agresseur forcené assène au policier un coup de poignard mortel au niveau de la poitrine. D'autres policiers étaient venus s'interposer dans le dessein de retirer à l'agresseur son arme blanche, mais, fou furieux, ce dernier sort un deuxième poignard pour s'attaquer, cette fois, à un avocat du Barreau de Rabat, en l'occurrence Mustapha Hilali. Résultat : ce dernier est, grièvement, blessé. Contactée par « ALM », l'épouse de M. Hilali, qui se trouvait à « La Clinique de Rabat », nous a indiqué que l'état de santé de son conjoint était préoccupant. Selon cette dernière, la victime, âgé de 50 ans, s'en serait sortie avec douze points de suture au niveau de sa tête. La blessure aurait pu être encore plus grave, nous ont déclaré, à leur tour, des avocats qui se trouvaient sur place au moment du crime. M. Hilali, atteint d'une fracture précédente au niveau des pieds, a utilisé ses béquilles pour se défendre contre son agresseur. « Le bilan aurait pu être encore plus lourd si l'agresseur n'avait pas été maîtrisé par les policiers arrivés en renfort, pour le conduire de force au 1er arrondissement de la Sûreté nationale de Rabat », s'agacent plusieurs témoins. Et d'ajouter : Le regretté, dénommé Samir Douider, âgé de 29 ans, est décédé aussitôt arrivé à l'hôpital Souissi, laissant derrière lui un garçon né il y a à peine 15 jours. Contactée par « ALM », l'épouse du regretté policier, était en état de choc. Au même titre que l'ensemble du personnel opérant au Tribunal de 1ère instance de Rabat. D'après un agent judiciaire, un sit-in aurait été organisé, hier matin même, dans les locaux du tribunal pour protester contre « l'assassinat d'un collègue connu pour ses grandes qualités humaines ». Commotionné, un policier ami du défunt a fini par perdre connaissance après avoir appris le décès de son compagnon de route. Reste, maintenant, le mobile de ce crime odieux. Les versions, recueillies par « ALM», se recoupent sur un seul fait : L'auteur du crime, qui aurait déjà purgé une peine de quatre ans de prison, voulait déposer « une plainte directement contre les autorités italiennes, lors d'une séance d'audience consacrée à un autre procès ». Mais voilà, après avoir été expulsé, en pleine séance, de la salle sur ordre du magistrat, l'assassin s'en est pris violemment au policier qui voulait le faire sortir de la salle du tribunal. Des témoins nous ont, par ailleurs, indiqué que ce repris de justice aurait pris des «psychotropes » avant de commettre son crime. « L'état qu'il présentait ce jour-là n'était pas du tout normal », témoigne un avocat.