Abou Moussab al-Zarqaoui, le chef d'Al-Qaïda en Irak et l'un des principaux chefs de la guérilla, a été tué dans un raid aérien au nord de Bagdad. «Zarqaoui a été éliminé», a proclamé dans une conférence de presse à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki sur un ton triomphal. L'homme le plus recherché d'Irak, le numéro 2 de la nébuleuse Al-Qaïda, a été tué à Bagdad dans une villa de la capitale irakienne au cours d'un bombardement de l'armée américaine. La mort de l'extrémiste sunnite jordanien dont le groupe est responsable d'attentats meurtriers, d'enlèvements et d'assassinats en Irak et qui avait déclaré la guerre aux chiites, a été confirmée par Al-Qaïda qui s'est cependant engagée à poursuivre le combat contre les forces américaines en Irak. Le mouvement terroriste Al-Qaïda a confirmé sur un site Internet la mort de Moussab Al-Zarqaoui. L'armée américaine, elle, a présenté aux journalistes une photographie montrant le visage en noir et blanc de Zarqaoui, les yeux fermés avec une barbe fournie. Elle a également montré des photos du raid. La dépouille d'Abou Moussab al-Zarqaoui a été récupérée et emportée en lieu sûr où elle a été identifiée à 3h30 du matin, jeudi, selon le général Caldwell. Il a ajouté que des cicatrices, des tatouages et des empreintes digitales connues pour être celles du Jordanien avaient permis cette identification. Des tests ADN étaient en cours, tout en se disant n'avoir "aucun doute" que le chef d'Al-Qaïda en Irak se trouvait bien dans la maison visée, a poursuivi le général. Le lieutenant d'Oussama Ben laden s'est formé en Afghanistan durant la période Taliban. Il avait pris la direction d'un camp, en compagnie d'une centaine d'hommes, des Palestiniens pour la plupart, mais aussi des Jordaniens. Un groupe qui était alors en rivalité avec Al Qaïda. Il a été condamné à mort par contumace une première fois en 2002 pour des attentats commis contre des Américains et des Israéliens puis en 2004 pour l'assassinat du diplomate américain Lawrence Foley à Amman en Jordanie où il aurait commandité, il y a un an, un attentat à la bombe contre des hôtels de luxe qui a tué 60 personnes. Leader charismatique, mais bien plus sanguinaire qu'idéologue, Zarqaoui était sans conteste le terroriste le plus en vue d'Irak. Son influence au sein de la nébuleuse Al-Qaïda reste en revanche incertaine. De son vrai nom Ahmed Fadil Nazzal al-Khalayleh, Zarqaoui était proche du groupe Ansar al-Islam installé au Kurdistan irakien et affilié au réseau d'Oussama ben Laden. Il a été le premier à avoir diffusé une vidéo montrant la décapitation d'un otage américain. Depuis, c'est devenu une mode. Sa mort aura, certainement, un effet positif sur le moral des troupes de coalition. Pour le Premier ministre britannique Blair, il s'agit d'un coup porté à l'insurrection irakienne, et George Bush a vu dans la liquidation de Zarqaoui une chance de "renverser la tendance" dans la guerre en cours. Même si l'élimination de Zarqaoui, dont la tête avait été mise à prix à 25 millions de dollars par Washington, a été présentée comme un grand succès, la capacité de nuisance de son groupe peut cependant perdurer. L'Egyptien "Abou al-Masri" pourrait succéder à Zarqaoui L'armée américaine à Bagdad a même indiqué que l'Egyptien "Abou al-Masri" pourrait succéder à Zarqaoui. Renforçant ces craintes, Al-Qaïda, dans son communiqué confirmant «la mort en martyr du combattant Abou Moussab al-Zarqaoui», a écrit : «La mort de nos dirigeants ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre le "jihad" pour que la parole d'Allah prenne le dessus».