Les œuvres de Rachid Koraïchi, Abdelkébir Rabii et Christian Zagaria sont exposées à Dar Tazi à Fés, dans le cadre des activités de la douzième édition du Festival des musiques sacrées. L'espace Dar Tazi en pleine médina de Fès, abrite l'exposition «Au seuil de l'invisibe » dirigé par la fondation attijariwafa bank. Cette exposition d'art contemporain est organisée en parallèle aux concerts et autres spectacles et s'inscrit dans le cadre du festival dans la ville. «Au seuil de l'invisible » regroupe des peintures d'artistes des deux rives de la Méditerranée : Rachid Koraichi, Abdelkébir Rabii ainsi que des installations et des sculptures de Abdellah Akar et une œuvre numérique de Christian Zagaria. Ce dernier est un musicien consacré à l'art de l'improvisation. Il recompose des éléments fondamentaux des musiques traditionnelles avec de multiples matériaux contemporains. Il est engagé depuis de nombreuses années dans l'exploration des musiques et des traditions du pourtour de la Méditerranée. Il joue dans plusieurs formations, enregistre et collabore avec des auteurs dans le domaine de la chanson, du conte et de la poésie. Pour cette exposition, Christian Zagaria innove en composant une installation numérique sur les sons du luth de Rachid Chraïbi. Les pièces où sont exposées les œuvres communiquent entre elles. A chaque entrée, le public découvre un échantillon de chaque œuvre des artistes programmés. L'année précédente, Hassan Slaoui avait conçu une même exposition du style en faisant appel à Mustapha Boujemaoui et à Fouad Bellamine. La fondation d'Attijariwafa bank a jugé bon poursuivre cette même lancée. «Au seuil de l'invisible » vient prolonger cette initiative d'organiser des expositions dans cet espace de Dar Tazi, un ancien Palais construit en 1900 et qui a longtemps été une résidence des édiles de Fès. Les oeuvres de Koraïchi « sept Variations autour de l'indigo », carrés et bannières verticales, peintes sur soie couleur indigo, sont, quant à elle, un hommage à la première femme mystique arabe Rabi'a Al Adawiyya. Les voiles tout en transparence tendus de Akar, également verticaux, calligraphiés du nom d'Allah en calligraphie coufique, et suspendus en forme de carré, reprennent la configuration de la Kaâba et renouent avec la tradition millénaire des Mouâllaquat. Les peintures de Rabii sont des méditations entre ombre et lumière. Au travers des liens ultra-modernes de l'infographie plasticienne et de la vidéo, Christian Zagaria crée un dialogue de fraternité et de partage avec Saïd Chraïbi, où se rencontrent sur un sol en zellige, la projection d'un tapis de prière virtuel en perpétuel mouvement et une improvisation musicale sur le thème de Souleimane. L'exposition se poursuit jusqu'au 10 juin 2006 et est ouverte au public durant les nuits soufies qui se prolongent souvent jusqu'à 2 heures du matin.