Une rencontre sur «le trafic illicite des biens culturels » a réuni, mardi 30 mai, le ministère de la Culture et l'Administration des douanes et impôts indirects. Au menu des discussions : l'installation d'une police du patrimoine et l'inventaire des biens culturels. Le siège central de l'administration des douanes et impôts indirects à Rabat a abrité, mardi 30 mai, une table ronde sur «le trafic illicite des biens culturels». Des spécialistes de la direction du patrimoine tels Youssef Khiyara et Abdejlil Hajraoui ont pris part à cette table ronde. Objectif : discuter des mesures de lutte contre ce trafic. Dans son intervention, le ministre de la Culture, Mohamed Achaari, a indiqué que le Maroc dispose de 1500 sites archéologiques situés pour la plupart dans des régions enclavées et démunies. L'inventaire du patrimoine culturel est donc nécessaire pour répertorier les biens culturels du Maroc. La question de l'inventaire figure dans la loi n°19-05 qui a été remplacée par la 22-83. Selon Abdejlil Hajraoui « cette loi a été promulguée et discutée dans les deux Chambres, elle est aujourd'hui en cours de publication». Le ministre de la Culture a insisté sur l'opportunité de créer un «Centre national pour l'inventaire du patrimoine. Cette institution devrait être reliée notamment aux douanes et aux musées. Le ministre a, en outre, souligné la nécessité de l'organisation de sessions de formation en faveur des différents intervenants et de la spécialisation des agents des douanes en matière de manuscrits, sculpture, bois, bijoux et tapis. Ce serait le rôle de la police du patrimoine qui serait chargée de contrôler les biens culturels à l'intérieur du territoire national. De son côté, le directeur général des douanes et impôts indirects, Abdellatif Zaghnoun, a salué la prise d'une telle initiative pour sensibiliser l'ensemble des parties concernées quant au rôle qu'elles doivent jouer pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels. «Il est de notre devoir de préserver ces biens qui font partie de notre mémoire collective et de notre identité, héritage et patrimoine culturels», a-t-il affirmé. Le directeur de la douane a déploré que les résultats obtenus dans ce sens ne soient pas à la hauteur des attentes de son département, évoquant le manque d'informations sur les biens et les propriétés du patrimoine culturel et de formation des agents de douanes. "Nous sommes appelés à intensifier nos efforts et à mettre en place les outils nécessaires pour intervenir, puisque le rôle de protection des richesses culturelles est au centre de plusieurs traités, conventions et recommandations issues d'organisations internationales, comme l'UNESCO, l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et la Commission internationale des musées (ICOM)", a-t-il rappelé. Ces mesures mettront –ils réellement fin aux réseaux de trafic illégal ?