Ce lundi 8 mai 2006 est le 200ème jour de l'enlèvement de Abderrahim Boualam et Abdelkrim El Mohafidi, les deux employés de l'ambassade marocaine à Bagdad. Aucune nouvelle non plus de la délégation officielle partie à Amman pour aider à leur libération. Aucune nouvelle à propos de Abderrahim Boualam et Abdelkrim El Mouhafidi et le sort qui leur a été réservé, 200 jours après leur enlèvement par la branche irakienne d'Al Qa'eda. En effet, ce 8 mai 2006 marque le 200ème jour de l'enlèvement des deux employés de l'ambassade marocaine à Bagdad, ravis aux leurs alors qu'ils étaient sur la route menant à Amman, le 20 octobre 2005, pour chercher leurs salaires ainsi que ceux de leurs collègues de travail. Une semaine après leur disparition, un site Internet intégriste annonçait l'enlèvement des deux Marocains par un mouvement terroriste lié à la nébuleuse de Ben Laden et agissant en Irak. Chose qui a été confirmée à la rédaction d'ALM, le 1er novembre 2005 via un courrier électronique comportant un communiqué et une dizaine de photocopies des papiers et documents officiels des deux Marocains. Ce message indiquait que Abderrahim Boualem et Abdelkrim El Mohafidi, «employés du gouvernement du Maroc» avaient été déférés, après interrogatoires, auprès du tribunal islamique (la Hay'a Char'iyah) pour décider du sort à leur réserver. Dans la matinée du mardi 1er novembre 2005, la Rédaction d'ALM a reçu les documents accompagnant ce bref message sous forme de fac-similés de plusieurs pages des passeports des deux Marocains et ainsi que leurs cartes d'identité délivrées par le département du protocole au ministère irakien des Affaires étrangères. Il y a plusieurs semaines, d'autres messages circulant sur Internet évoquaient la mise à mort des deux otages marocains sur décision de la même "Hay'a Char'iyah". Messages impossibles à vérifier comme c'est toujours le cas dans ce genre de situation. A l'époque, une source gouvernementale avait indiqué à ALM qu'il y avait toujours de l'espoir pour la libération des deux Marocains et que des efforts étaient toujours menés dans ce sens. En effet, cinq jours après leur enlèvement, le Maroc avait décidé de dépêcher une délégation dans la capitale jordanienne pour contribuer aux efforts de recherches et établir les démarches et contacts nécessaires en coordination avec les autorités irakiennes. Cette délégation, composée de trois diplomates et dirigée par Mohamed Azerouale, ambassadeur chargé des Affaires arabes et islamiques, ne donnera plus de signe de vie non plus depuis le début de sa mission dont personne ne saura le moindre détail. A tel point qu'il aurait fallu lancer une autre mission pour retrouver les traces de la délégation de Mohamed Benaissa. Les craintes ne s'en trouveront que plus renforcées pour la vie des deux otages marocains. Aujourd'hui, avec le 200ème jour de leur enlèvement, l'inquiétude s'installe pour de bon chez les familles Boualem et El Mohafidi qui n'auront pas eu la "chance" de plusieurs autres otages, occidentaux notamment et français en particulier, qui ont été tirés d'affaire grâce à l'implication de la diplomatie –multi-facettes- de leurs pays respectifs. Abderrahim Boualem et Abdelkarim El Mohafidi ont mobilisé les Marocains pour une grande marche organisée à Casablanca pour leur libération. Depuis l'annonce de leur enlèvement, des manifestations ont été également organisées dans plusieurs pays européens et l'on ne compte plus les appels pour leur libération y compris de la part de plusieurs hautes instances religieuses irakiennes. Mais aussi de la part des chioukhs de la Salafiya Jihadiya incarcérés suite aux attentats du 16 mai 2003. Abderrahim Boualem, 56 ans au 18 juillet 2006, est installé en Irak depuis 1979. Père de trois enfants d'une épouse irakienne, il fait partie des effectifs de l'ambassade marocaine depuis 2002 en tant que chauffeur. Abdelkrim El Mouhafidi, lui, est arrivé en Irak en 1982. Marié également à une Irakienne, il a été embauché en qualité d'agent d'exécution à l'ambassade marocaine en 1993.