Vingt-trois mis en cause dont trois éléments de la police exerçant au port de Tanger et un quatrième travaillant à Mohammedia, ainsi qu'un capitaine de l'armée ont été traduits devant la justice à Casablanca pour plusieurs délits. L'étincelle qui a déclenché l'enquête policière était une information pure et simple. Elle concerneun réseau de quatre personnes qui s'adonnent à la falsification de passeports, de cartes d'identité nationales et de cartes de séjours en Italie, à la confection de sceaux officiels, à l'escroquerie sur des sociétés de location de voitures, aux vols de véhicules et leurs reventes à Oujda et à l'assistance à des candidats à l'émigration clandestine. De prime abord, les limiers de la deuxième brigade criminelle près la police judiciaire de Ben Msik-Sidi Othman, à Casablanca, ont repéré l'un des membres du réseau, à savoir M'hamed. T, âgé de 50 ans, marié et père de trois enfants. Il a été repéré la première fois à bord d'une Peugeot 206, immatriculée au Maroc sous le n° 78374 A 8. Ce dernier a disparu deux jours plus tard pour rêapparaître le troisième jour à bord d'une Renault Clio, immatriculée au Maroc sous le n° 8587 A 55. En pointant les numéros des deux voitures au service d'immatriculation central, il s'est avéré qu'elles appartiennent à des sociétés de location de voitures. Mercredi 17 décembre, les enquêteurs ont été informés que M'Hamed T. se trouve chez lui à la rue 13, Hay Baraka, à Casablanca. Une simple descente leur a permis son arrestation. Il a avoué avoir fait la connaissance d'un certain Miloudi T. qui lui a permis d'avoir un faux passeport et une fausse carte d'identité nationale qui portent sa propre photo et l'identité d'une tierce personne. Par le biais de ces documents, il a pu louer à maintes reprises des voitures chez l'une des sociétés de location de voitures à Casablanca et à El Jadida pour les mettre à la disposition d'un certain Mustapha D. contre des sommes allant de 5.000 à 10.000 dirhams, qui charge un certain Mustapha D. leur liquidation à Oujda. Arrêté, Miloudi T., âgé de 50 ans, marié et père de 11 enfants, a reconnu être l'un des membres principaux de ce réseau. Ce polygame et ex-technicien dans une maison d'édition a émigré vers l'Italie en 1997 pour retourner à son pays natal quatre mois plus tard et se plonger dans le monde de l'escroquerie et l'assistance aux candidats à l'immigration clandestine. Une activité qui lui a coûté quatre mois de prison ferme. Libéré, il a acheté un ordinateur, un scanner et un photocopieur, et a confectionné des sceaux dont ceux des points frontaliers de Bab Sebta et de l'aéroport Mohammed V, pour commencer la falsification des passeports et des cartes d'identité nationales. Craignant d'être dévoilé par la police suite aux évènements du vendredi 16 mai, il a cessé son activité pour ne la reprendre qu'un mois plus tard, en achetant un ordinateur portable et une imprimante. Seulement, le déferlement des candidats à l'émigration, chez lui, pour bénéficier de ses « services », ne l'a pas encouragé à rester chez lui et il a décidé de déménager chez son cousin, capitaine dans armée, à Aïn Harrouda et continuer son travail. Il a tissé, en conséquence, un réseau d'éléments qui lui cherchent des rêveurs de l'Eldorado pouvant payer des sommes allant de 20.000 et 60.000 dirhams. Parmi ces éléments, les enquêteurs ont mis la main sur Mustapha D. âgé de 41 ans, marié et père de deux enfants. Ce dernier qui demeure à Oujda et se chargeait de la liquidation des voitures non remises aux sociétés de location, a été arrêté à bord d'une Mercedes immatriculé au Maroc sous le n° 94067A 8 qui semble être le numéro d'une Fiat 127. Ce dernier a déclaré aux enquêteurs avoir acheté trois voitures louées sur la base de faux documents et revendues à Oujda. Par ailleurs, il leur a affirmé que son complice, Miloudi T. entretenait des relation avec un officier de police, un inspecteur de police et un gardien de paix qui travaillent au port de Tanger. Ces derniers, selon les déclarations des mis en cause, leur facilitent le passage des candidats à l'émigration pour dépasser le détroit sans être interceptés, contre des sommes d'argent. Des accusations que ces derniers nient en bloc. L'enquête policière a révélé que le cousin et l'oncle maternel de Miloudi T. à savoir le capitaine ddans armée demeurant à Aïn Harrouda et un policier exerçant au 5ème arrondissement de police à Mohammedia, ont été sollicités par l'épouse du mis en cause pour faire disparaître les matériaux informatiques de son mari. Effectivement, ils sont passé à l'action en les enterrant dans une fosse de plus de deux mètres à Aïn Harrouda. Le limiers de la police qui ont traduit, jusqu'au mardi, devant la justice 23 mis en cause et cherchent encore 15 autres éléments de cette bande ont saisi plus de 70 passeports et d'autres documents dont les cartes d'identité nationale et les cartes de séjour falsifiées ou vierges en plus d'une vingtaine de sceaux.