La dernière mesure de grâce royale, à l'occasion du Mouloud, a bénéficié à 879 personnes dont une trentaine d'islamistes. Le plus célèbre d'entre eux est le Maroco-britannique Abdellatif Merroun, ex-employé à l'aéroport Heathrow à Londres. Trente prisonniers, des islamistes condamnés après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, ont bénéficié des mesures de grâce royale décidées à l'occasion de la célébration du Mouloud. Ces derniers font partie d'un total de 879 personnes ayant bénéficié de diverses mesures de grâce. Parmi les principaux bénéficiaires, on retrouve Abdellatif Merroun, un Britannique d'origine marocaine condamné en août 2003 à cinq ans de prison ferme pour ses relations avec les milieux salafistes. Abdellatif Merroun avait été arrêté à Tanger en juin de la même année. La justice, lors du procès, lui reprochait ses liens avec les islamistes radicaux marocains et notamment avec Mohamed Fizazi, le cheikh présenté comme l'un des principaux théoriciens de la Salafiya Jihadiya. Les deux hommes s'étaient connus à Londres surtout que Abdellatif Merroun, employé à Heathrow d'une compagnie aérienne du Canada, avait à maintes reprises servi d'interprète à Fizazi. Son arrestation et sa condamnation avaient suscité polémique entre Rabat et Londres alors que sa femme, une Britannique convertie à l'Islam, avait mené campagne pour sa libération. Le deuxième ressortissant britannique à avoir été arrêté après le 16 mai a été relaxé par la justice marocaine. Jugé à Fès, Anthony Perry Jensen a finalement été poursuivi pour débauche vu qu'il avait épousé une mineure du pays. Selon l'association "Annassir", ONG dédiée à la défense des prisonniers islamistes, les 30 prisonniers relaxés se répartissent sur la majorité des centres pénitentiaires du Royaume. Il s'agit, selon cette association d'islamistes qui ont écopé de légères peines suite aux attentats du 16 mai 2003, à de rares exceptions comme c'est le cas pour Rachid Belkhadim, arrêté à Sidi Moumen et condamné à dix ans de prison. Aucun des cheikhs de la Salafiya ne fait partie de ce groupe, mais, pour Abderrahim Mohtade, président de "Annassir", il s'agit d'un geste globalement positif de la part des autorités. Ce dernier a eu la semaine dernière une réunion avec le Procureur général du Roi à Casablanca autour de plusieurs questions, mais également au sujet de la légalité de l'association "Annassir" dont les membres ont réussi, à maintes reprises, à rencontrer le ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ. Le 20 août 2005, jour de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple, Sa Majesté le Roi avait décidé des mesures de grâce qui ont bénéficié à 77 prisonniers islamistes dont les sœurs Laghriss (Sana'e et Imane). A l'occasion, pour rappel, de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple et de l'anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les 20 et 21 août 2005, 77 détenus islamistes ont bénéficié de mesures de grâce royale. En novembre 2005, à l'occasion de Aïd El Fitr, 164 autres prisonniers islamistes ont pu recouvrer la liberté. Parmi eux, figuraient Abdellatif Amrine, kamikaze réserviste, ainsi que deux membres de "Assirat Al Moustaqim" de Zakaria Miloudi, condamnés à 10 ans de prison ferme. Avec les dernières mesures de grâce royale, le nombre des islamistes "repentis" dépasse 300.