Après avoir déclaré qu'elle ne reconnaissait pas la Rasd, Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT), s'est rétractée en affirmant qu'il n'est pas de son ressort de reconnaître ou de ne pas reconnaître la Rasd. Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT), a apparemment fini par succomber à la pression. Après avoir indiqué qu'elle ne reconnaissait pas la Rasd, qu'elle refusait l'option d'indépendance de la Rasd, et qu'elle s'opposait au morcellement des Etats du Maghreb, notamment le Maroc et la Tunisie, elle a fini par réajuster son tir suite à la publication de ses propos par la presse algérienne. Elle a affirmé mercredi sa surprise de lire dans des journaux algériens avoir tenu des propos, lors du forum de la télévision algérienne, qu'«elle ne reconnaissait pas la Rasd, en précisant à «Liberté», qui la cite, qu'«il n'est pas de son ressort de reconnaître ou de ne pas reconnaître la Rasd». Louisa Hanoune, dont le parti venait de tenir un congrès extraordinaire, fait face à une fronde au sein de son parti, après en avoir exclu deux députés, pour comportements contraires à l'éthique du parti. Il semble donc qu'elle soit soucieuse de ne pas donner à ses adversaires des motifs supplémentaires pour alimenter la contestation au sein de son parti. Ses propos devant le forum de la télévision sont conformes à ses déclarations antérieures sur la question du Sahara. Le quotidien «Liberté» est le seul journal algérien à avoir rapproché Louisa Hanoune pour lui «réclamer» des comptes sur ses déclarations sur la question du Sahara. Louisa Hanoune lui a promis une mise au point en bonne et due forme sur la question. «J'ai insisté lors du forum sur le respect des droits de l'Homme au Sahara occidental, en disant qu'il faut rechercher une solution démocratique et pacifique à ce conflit qui oppose deux parties, le Front Polisario et le Maroc», estime Louisa, dont les propos sont rapportés entre guillemets par le journal. «J'ai précisé que notre préoccupation est la préservation de l'unité de la nation algérienne (...). Pour nous, il s'agit de renouer avec la tradition de l'Etoile nord-africaine et de coordonner les efforts pour préserver l'intégrité des nations parce que ces nations sont en danger», avait-elle ajouté, parlant du danger de la mondialisation et du GMO (Grand Moyen-Orient). Louisa Hanoune a fermement critiqué le Plan Baker, et affirme que son parti «ne veut pas que la voie soit ouverte au morcellement des nations». «Le Plan de règlement ou de paix au Sahara occidental, comme le Plan de paix en Palestine, en Côte d'Ivoire ou en ex-Yougoslavie, n'ont pas ramené la paix. Ils ont ouvert la voie à des situations incontrôlables», a-t-elle estimé, en se demandant qui a intérêt aujourd'hui à ce que cela arrive dans notre région. Elle a affirmé avoir défendu lors du forum le règlement définitif du «conflit maroco-sahraoui dans le cadre démocratique». «De notre point de vue, le Plan Baker n'est pas sacré. Avant lui, il y avait celui de De Cuellar et on a vu ce que cela a donné. Il y a très peu de chance que les populations sahraouies profitent de leurs richesses dans le cadre du plan Baker», a-t-elle estimé. Louisa Hanoune a par ailleurs estimé qu'«il ne faut pas perdre de vue les convoitises autour du pétrole, au Sahara occidental et même dans toute la région du Maghreb».