Une jeune femme vient d'être condamnée par le tribunal de première instance de Casablanca à dix-huit mois de prison ferme pour escroquerie. Son mari et complice est toujours en fuite. G.H. est une jeune femme, la trentaine, sans profession, mariée et sans enfant. Elle a toujours rêvé de mener une vie aisée. Malheureusement, ce n'est pas grâce au travail ni à la persévérance qu'elle a voulu réaliser son rêve. Elle a plutôt choisi la voie la plus facile, celle de l'arnaque. Il y a quelques jours, elle comparaissait devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. «Tu es accusée d'escroquerie, qu'en dis-tu ?», lui demande le président. La mise en cause a nié les charges retenues contre elle. «C'est mon mari qui a préparé le dossier», a-t-elle déclaré devant le tribunal. De quel dossier s'agit-il ? Quelle relation avait son mari avec cette affaire d'escroquerie ? Selon le procès-verbal établi par la police judiciare, G.H s'est présentée avec un dossier à une agence bancaire du quartier Aïn Sebaâ, pour demander un prêt de 1. 400. 000 DH pour le financement d'un projet immobilier. Le dossier en question renfermait un acte de compromis de vente, une attestation d'acquisition, le rapport d'une expertise réalisée sur le local objet de l'achat, une attestation de travail et une attestation de salaire. Cependant, lors de l'examen de la demande de G.H, la banque a relevé plusieurs falsifications de documents : l'acte de compromis de vente n'est pas signé, la valeur de l'Impôt général sur le revenu (IGR) prétendu être retranché du salaire de G.H signalé dans l'attestation de salaire ne correspondait pas au taux normal, le numéro de la carte d'identité nationale qu'elle a mis dans le dossier est différent de celui de la photocopie de la CIN présentée à l'agence bancaire pour l'ouverture d'un compte bancaire… Ayant relevé ces irrégularités, les responsables de l'agence bancaire ont alerté la police judiciaire du district de police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ. L'enquête révélera que tous les documents présentés par G.H sont effectivement faux. Après avoir arrêté la jeune femme, les policiers ont trouvé en sa possession plusieurs chèques. « Ils appartiennent à mon mari », a-t-elle expliqué. C'est lui, a-t-elle raconté, qui l'a encouragée à s'adonner à ces activités criminelles. Cet escroc notoire, actuellement en état de fuite, l'aurait utilisée pour piéger les banques. Pour cette raison, elle a ouvert pas moins de sept comptes dans différentes agences bancaires en usant de multiples identités. Tantôt avec Ghizlane. Kh, tantôt avec Amal. C, et tantôt avec d'autres noms et prénoms. Ainsi, elle disposait de multiples photocopies de cartes d'identité nationale portant différents numéros. De même, toujours selon ses déclarations consignées dans le procès-verbal de la police, son époux avait ouvert plusieurs comptes bancaires en utilisant différentes identités. Tantôt en se nommant Nourdine. Z et tantôt en se présentant avec le nom d'Ahmed. C. Elle a même fondé quatre sociétés écrans afin d'arnaquer les banques. Ainsi, une banque lui accordé un prêt de 500 mille DH. Son mari, quant à lui, a réussi à obtenir un prêt de 100 mille DH. Elle a expliqué aux enquêteurs qu'elle a remis l'argent à son mari. Cependant, elle a tout nié devant le tribunal. Bien que les documents la mettent en cause, elle a continué à clamer son innocence en prétendant que son mari lui aurait préparé le premier dossier du prêt de 500 mille DH et le second concernant le prêt d'un million 400 milles DH. Alors que le mari est toujours en cavale, elle a été condamnée à dix-huit mois de prison ferme.