Les dirigeants du Parti de l'Istiqlal multiplient les déclarations et les conférences. Dans le feu de l'action, certains propos versent dans la confusion. «Le Parti de l'Istiqlal n'a pas encore pris de position tranchante en ce qui concerne un éventuel boycott des prochaines élections. Bien entendu, le P.I. préconise le mode de scrutin de liste au niveau provincial, sur la base de la représentativité proportionnelle et au moyen fort. Mais jamais, au grand jamais, il n'a été question d'un retrait par rapport aux prochaines échéances électorales » . C'est en ces termes que Saâd alami, membre du comité exécutif du Parti de l'istiqlal nous a fait part de sa réaction par rapport à un article publié par notre confrère « Al ahdath al maghribya » . Dans cet article, My m'hammed El Khalifa, également, membre du Comité exécutif de l'istiqlal aurait annoncé que son parti serait prêt à aller jusqu' au boycott des élections prochaines. Une position à même de susciter de nombreuses réactions de la part des différentes composantes du champ politique marocain ; particulièrement au vu de la conjoncture actuelle. En effet, pour plusieurs observateurs, les amis de feu Allal El fassi sont au gouvernement tout en ne l'étant pas. Car leurs discours prête des fois à la confusion. Après la polémique amorcée à l'adresse de l'argentier du royaume, Fathallah Oualalou, qui est, également, membre du Bureau politique de l'USFP, ,la principale formation politique au gouvernement, concernant les rubriques de l'actuelle loi de Finances, voilà un de ses dirigeants qui tente d'acculer le ministère de l'Intérieur au pied du mur. Face à certaines réticences dues aux difficultés financières dudit ministère à répondre, dans les meilleurs délais, aux exigences de la Koutla portant sur le mode de scrutin escompté, My M'hammed El khalifa, somme ses interlocuteurs d'un éventuel recours au boycott des élections. Bien entendu, de cette position et des propos avancés par le S.G. du parti, Abbas El fassi, il y a lieu de déduire l'amorce d'une nouvelle étape de mobilisation politique. Il va sans dire, alors, que le Parti de l'Istiqlal est en passe d'entamer les tractations d'ordre électoral. En concomitance avec l'annonce par Abbas El Fassi du jihad portant sur la lutte contre le chômage, voilà un autre membre du Comité exécutif qui monte au créneau. M'hammed El Khalifa, l'homme qui s'est toujours distingué par son verbe tranchant, aussi bien au sein du Parlement que dans les divers entretiens et conférences, hausse le ton et appelle « au boycott des élections au cas où le mode de scrutin de liste qu'il propose ne passera pas », selon le journal précité. Dans une conférence tenue, dimanche dernier à Marrakech, il aurait mis l'accent sur les dispositions nécessaires , aux yeux de son parti, à l'organisation d'élections libres et intègres au Maroc. Conformément à une position partagée, dans ses traits généraux, par l'ensemble des composantes de la koutla démocratique, le PI appelle à la généralisation de la C.I .N. ( carte d'identité nationale ) , l'annulation des couleurs et l'adoption des listes dans l'opération votation. La même position , a été adoptée par l'USFP ; mais à aucun moment, il n'a été question d'un éventuel rejet des prochaines élections. D'ailleurs, c'est contre cette « allégation » que s'est insurgé Saâd Alami, en niant en bloc ce que M'hammed El Khalifa aurait dit à Marrakech.