Alors que le football national vit une grave crise, les dirigeants, eux, semblent prendre les choses à la légère en écartant toute union pouvant sortir ce sport de sa crise actuelle. Par l'union, les petits établissements s'accroissent; par la discorde, les plus grands se renversent. Les dirigeants de la Fédération royale marocaine de football ne l'ont pas encore compris et semblent foncer droit vers le mur. Mais pire encore, en klaxonnant ! L'assemblée générale ordinaire du Groupement national de football d'élite (GNFE), tenue vendredi dernier à Rabat, en est le parfait exemple. Alors que la question de la mise à niveau de ce sport national devient une question urgente de grande nécessité, les dirigeants, eux, ne veulent toujours pas laisser de côté leurs querelles et penser à une union sacrée pour sortir le football national de sa crise. En effet, cette assemblée qui devait permettre de renouveler le tiers du bureau dirigeant du (GNFE) a tourné au vinaigre. L'échec du candidat du Wydad de Casablanca, Hicham Lakhlifi (23 voix), à être élu au sein du bureau dirigeant a provoqué de vives réactions. Un échec qui a eu l'effet d'un pavé dans la marre. Et les ondes de choc risquent de faire quelques dégâts au sein d'une fédération déjà mal en point, surtout après l'échec qu'a connu l'équipe nationale lors de la dernière Coupe d'Afrique. Dans une déclaration à la MAP, un des représentants du Wydad s'est dit «choqué» par le résultat du vote. Il a estimé qu'il est «illogique que ce club, l'un des plus prestigieux et des plus titrés du Maroc et qui constitue une des locomotives du football national, ne soit pas représenté au sein du bureau du GNFE». Il a également appelé à réviser les règles et la procédure du scrutin, ajoutant qu'une conférence de presse sera tenue ultérieurement pour expliquer la position du Wydad de cette question. D'autres voient l'échec du candidat du club casablancais un «complot» qui vise à nuire au Wydad. C'est notamment le cas du président du Raja de Casablanca, Hamid Souiri. Il a estimé que la non-élection d'un représentant du Wydad «va à l'encontre des intérêts du football national et ne fait que servir certains profits personnels», qualifiant, bien entendu, ce qui s'est passé de «complot contre le Wydad». «C'est le ballon rond national qui en sort perdant et non pas le Wydad», a déclaré, de son côté, Abdelhak Razkallah, président du RAC de Casablanca. Plusieurs autres représentants de divers clubs ont ensuite monté au créneau et ont regretté l'absence du Wydad du bureau du GNFE. L'assemblée a fini en «beauté». Après l'élection suivie de contestations, place au coup de théâtre : les représentants du WAC, du Raja et du RAC de Casablanca se sont vite pressé de se retirer de l'assemblée. Le président du GNFE, M'hamed Aouzal, a indiqué qu'il respectait les règles de la démocratie et le verdict des urnes autant qu'il regrettait les nouvelles tendances qui en résultent ! Il a tenté de calmer le jeu en affirmant qu'il désignera un représentant du WAC au sein du bureau, car «il est difficile d'imaginer un bureau fédéral ou un bureau du GNFE sans ce club».Auparavant, l'assemblée générale confiait au président la prérogative de former ou de renouveler le tiers du bureau. La décision d'opter pour les élections devait en principe soigné l'image de la Fédération, mais apparemment cela ne semble pas marché. En laissant leurs tensions éclater au grand jour, les dirigeants du foot ne font que discréditer davantage une fédération déjà en mal de réputation.